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L'Inventaire
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Russie, printemps 2022. Deux hommes, dont le héros, partent à moto encadrer une mission humanitaire pour le Donbass. Ils découvrent un paysage de ruines, un terrain miné où le danger guette à chaque pas. Différentes formes de peur, aussi, dont celle qui « broie les tripes, mais libère le coeur ».
« Je suis venu dans ces terres de guerre demander aux dieux si je devais continuer à vivre, confie le nouvel Ulysse. J'étais las [...] Je ne voyais plus qu'en noir et blanc, la polychromie avait déserté mon cerveau. » Manifestement, la réponse a été positive.
Et c'est dans cette « zone grise » de la steppe, où, à côté de l'armée régulière, de nombreux groupes mènent leur propre guerre - une « guerre terrible entre frères siamois » -, que le héros trouve la vraie liberté, comme il l'a trouvée, auparavant, en d'autres terres floues de l'Afrique. Là également qu'il revoit sa Muse.
Géopoétique des « zones grises », folie douce ou moins douce, burlesque, grotesque, nourrissent ce roman qui a tout d'un poème épique. -
Journaliste et écrivain suisse, Victor Tissot (1844-1917) publie, en 1882, le récit d'un impressionnant voyage qu'il vient d'effectuer, de Leopol (aujourd'hui Lviv, en Ukraine), alors englobée dans l'empire d'Autriche, à Moscou.
Les éditions L'Inventaire rééditent aujourd'hui une partie de ce périple. Victor Tissot y relate son séjour dans les steppes du sud et de l'ouest, celles dont parle Anton Tchekhov dans son récit La steppe, puis son arrivée à Kiev.
On est frappé à la lecture de ce texte par la curiosité et l'ouverture d'esprit de l'auteur, par la qualité de son écriture et - plus tristement - par la dégradation qu'ont subie, depuis la Première Guerre mondiale, des régions alors en plein essor. -
L'arctique russe : Un nouveau front stratégique
Marlène Laruelle, Jean Radvanyi
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 11 Septembre 2024
- 9782355970634
En quelques années, réchauffement climatique aidant, l'Arctique est devenu un enjeu stratégique majeur convoité par de nombreux acteurs. Parallèlement à la guerre en Ukraine, les régions russes de l'Arctique, la « Route maritime du nord » font partie des priorités du pouvoir russe qui prétend contrôler son espace maritime jusqu'au Pôle.
Ce septième Carnet de l'Observatoire fait le point sur les investissements russes en Arctique dans le domaine économique et les infrastructures civiles et militaires. Il analyse la projection géostratégique de Moscou dans cette région, en interaction avec les autr es acteurs, alliés ou adversaires -
Empreint d'une violence contenue, le recueil Contrepartie des flammes est une traversée intérieure dans laquelle les poèmes, sculptés, reconduisent au titre, dernier vers du dernier poème. Feu, matière, abandon, lumière, nuit, corps, esprit, sensualité, élévation en sont les maîtres-mots.
Simon de Gliniasty est poète et compositeur. Il a publié son premier recueil, Lac de désuétude, aux éditions Michel de Maule en 2005. Il est l'auteur d'un cycle de mélodies, Les nuits adverses, dont il a composé la musique, et d'un poème symphonique, Le sceau des mages, pour voix et petit orchestre - deux oeuvres lyriques qu'il donne régulièrement en concert.
Le recueil Contrepartie des flammes s'accompagnera de dessins de René Dürrbach. -
En avril 1903, la ville de Kichinev (aujourd'hui Chiinu), capitale de la Bessarabie, est le théâtre d'un des plus effroyables pogroms qu'ait connus l'Empire de Russie. Deux mois plus tard, l'écrivain et essayiste Vladimir Korolenko (1853-1921) se rend sur les lieux pour tenter de comprendre ce qui s'est passé. C'est ainsi qu'il écrit «La maison n° 13», témoignage en huit courts chapitres sur les marques encore vives des crimes perpétrés. Ce texte ne paraîtra en russe que deux ans plus tard, sous la forme d'une petite brochure éditée à Kharkov. Publiée pour la première fois en français, «la Maison n° 13» s'accompagnera d'une biographie-bibliographie de l'auteur, ainsi que d' un rappel historique des faits et de la situation des populations juives de l'époque.
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Une fois encore, l'Arménie est menacée dans son existence même : par ses problèmes économiques et politiques notamment ; par le conflit dans le Haut-Karabagh ; par l'indifférence d'un Occident polarisé sur la guerre en Ukraine. Jeune écrivain et éditeur d'Erevan, Rouben Ichkhanian propose ici - à la demande des éditions L'Inventaire - une brève histoire de l'Arménie du début du XXe siècle à nos jours, à travers l'histoire de sa famille. Les lieux en sont multiples : Haut-Karabagh, Kokand, Soumgaït, Bakou, Stepanakert, Erevan, Spitak, Moscou, de nouveau Erevan. Ils correspondent aux différents bouleversements qui frappent la région et le monde : Première Guerre mondiale, effondrement de l'empire de Russie et rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan pour les grands-parents ; effondrement de l'URSS, pogroms anti-arméniens de Soumgaït, tremblement de terre de Spitak, conflit du Haut-Karabagh et terribles années 1990 pour les parents ; découverte de la littérature étrangère, notamment d'Umberto Eco, décès du père, débuts dans l'écriture, études à Moscou, création d'une maison d'édition, « révolution douce » d'Arménie (mars-mai 2018) pour le fils. En 2020 et 2022, le Haut-Karabagh s'embrase à nouveau. Et demain ?
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Le paradoxe de la politique étrangère française, ces dernières années, est qu'après avoir appelé de ses voeux un monde multipolaire, elle ne sait pas s'y adapter et entre, via le consensus européen, dans un système de blocs dont elle a longtemps contesté l'existence. Tirant les leçons de la guerre en Ukraine, échec manifeste de la diplomatie française, du projet de moins en moins réaliste d'une « Europe puissance », de l'évolution des liens de la France avec le monde arabe, l'Afrique et le « Sud global », l'auteur fait un bilan nuancé, mais sévère de notre politique étrangère. Pour lui, il y a urgence à réagir. Dans un environnement où apparaissent de nouveaux et puissants acteurs, il importe que la France retrouve les marqueurs traditionnels de sa politique étrangère et de sa diplomatie : respect des souverainetés et des spécificités nationales, recherche de la stabilité, attention portée aux aspirations des peuples... Bref, il s'agit de donner à la France sa place pleine et entière dans le monde qui s'annonce.
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Dans la continuité de "La grâce ou l'éloge des commencements" (L'Inventaire, 2021), Joseph-Antoine d'Ornano propose ici ce qu'il appelle des "instants de vie secrète", sous la forme de poèmes et de tableaux. Le peintre et poète qu'il est s'efforce de porter sur la vie et le monde un regard doux et tranquille - une tâche qui n'a rien d'aisé aujourd'hui. Les tableaux et poèmes d'"Instantanés sereins" sont apaisants, bienfaisants, comme l'était "La grâce", et ce n'est pas leur moindre mérite. Les livres de Joseph-Antoine d'Ornano recèlent aussi une part de mystère. À charge pour le lecteur de le découvrir. "Tout n'est pas donné", aime à répéter l'auteur. Peintre, auteur de nouvelles et d'essais, Joseph-Antoine d'Ornano a publié aux éditions L'Inventaire, outre "La grâce", un livre composé de ses tableaux : "Laissées éparses" (2012).
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Curieux itinéraire que celui de Nicolas Berdiaev (1874-1948), passé du marxisme au christianisme, expulsé de Russie soviétique en 1922 comme « adversaire idéologique du communisme » ! En 1926, émigré en France, Berdiaev publie en russe cinq mini-essais traitant tous, de diverses façons, de « l'esprit bourgeois ». S'y expriment toutes les interrogations du philosophe, ses combats, sa volonté de placer au centre de tout la liberté et la personne. Pour Berdiaev, « l'esprit bourgeois », qui finit toujours par s'imposer (y compris dans la jeune Union soviétique), a pour conséquence de rendre l'homme esclave des choses (dont l'argent) et de l'ensemble du monde visible. Berdiaev lui oppose la personne, « totalité de la pensée, du vouloir, des sentiments, de l'activité créatrice, affranchissement de l'homme du monde extérieur, de la société qui cherche à l'absorber ». De l'esprit bourgeois est le premier ouvrage d'une collection de textes de penseurs de toutes origines, dont le questionnement, même ancien, se révèle d'actualité en ces temps de doute profond. Cette collection sera placée sous le double signe des éditions des Syrtes et des éditions L'Inventaire. La présente édition reprend, revue, la traduction parue en 1949 chez Delachaux & Niestlé (Neuchâtel).
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En 2018, Laurine Rousselet rencontre Carolyn Carlson, "poétesse visuelle", écrit-elle. Au cours des deux années suivantes, en résidence d'écrivain à l'université d'Orléans, elle travaille à un spectacle vivant, Émergence, ayant pour thématique "Le Corps en mouvement". Émergence devient aujourd'hui un livre (le cinquième de Laurine Rousselet publié aux éditions L'Inventaire). Dans ce texte où le son s'associe au silence pour articuler une parole en train de se faire, apparaissent, tour à tour et en continu, les quatre âges de la vie d'une femme - de l'enfance à la vieillesse. Cinq couleurs (vert, bleu, rouge, jaune, noir) y sont autant de repères sensibles.
Dans Émergence l'urgence de l'écriture trouve son souffle et son rythme dans un dialogue qui fait jaillir le besoin viscéral de dire. Émerge alors une parole libre, capable d'unir tous les langages dans un lieu indéterminé qui appartient à tous et à personne : le lieu du souffle et du mouvement.
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La collection « Tabou » propose des textes courts, d'origines, d'époques et de langues diverses, ayant, pour une raison ou une autre, été interdits au moment de leur écriture. «La Falaise»« de Nijni-Novgorod» en est la première illustration. Boris Pilniak y traite de la révolution de 1917 dans la province russe, et des bouleversements que cet événement suscite au sein d'une famille : durant la guerre civile, le père choisit le camp des "Blancs", le jeune fils celui des "Rouges", la mère est partagée entre les deux hommes. Ecrit en 1927, ce texte est aussitôt censuré et ne paraîtra en Russie qu'en 1992. L'interdiction, en l'occurrence, n'a rien de politique. Le motif en est le thème, "tabou" par excellence, abordé par l'auteur : celui de l'inceste entre la mère et son fils.
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Géopolitique du gaz russe ; vecteur de pouvoir et source de revenus
Aurélie Bros, Thierry Bros
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 27 Novembre 2017
- 9782355970290
Troisième « Carnet de l'Observatoire » après «Russie-Europe : des malentendus paneuropéens » et« Russie : les enjeux du retour au Moyen-Orient», le livre d'Aurélie et Thierry Bros s'attaque à un domaine majeur concernant la Russie : le gaz et ses enjeux tout à la fois économiques, commerciaux, stratégiques, diplomatiques... Si, à partir des années 1970, la Russie soviétique est devenue, peu à peu, un État pétrolier et gazier, exportant de plus en plus de gaz en direction de l'Europe, la situation est en train de changer. La crise russo-ukrainienne a eu des répercussions sur la sphère énergétique, notamment gazière, ravivant le débat sur la menace potentielle d'une dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe, tandis que le rapprochement sino-russe s'est intensifié. La tendance actuelle est une « sur-géopolitisation » des activités gazières russes, avec une tendance à la « sur-dramatisation » pour les exportations en direction de l'Europe et une « sur-idéalisation » dans les exportations en direction de l'Asie. Une telle vision occulte non seulement les enjeux économiques et financiers, mais aussi les rapports de forces qui tendent à s'exacerber sur le marché domestique russe pour l'accès aux marchés tant en Russie qu'à l'étranger.
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Tsigane née en France, Jeanne Gamonet a tout fait dans sa vie : elle a été avocate, a écrit des romans policiers, a travaillé pour le cinéma et la télévision. Elle a étudié un nombre invraisemblable de langues, dont le latin, le grec, le sanskrit, l'anglais, l'espagnol, l'italien, le portugais, le tadjik et, bien sûr, le rromani. Jeanne Gamonet propose ici 190 poèmes ¼ en trois de ces langues qu'elle maîtrise (il ne s'agit pas de traductions) : rromani, français, espagnol, consacrés aux Fils du Vent, les Tsiganes. Tsiganes morts sans sépulture pendant la Seconde Guerre mondiale, Gitans auxquelles Isabelle la Catholique faisait couper les oreilles en pointe parce qu'ils étaient des singes, la tragédie des Fils du Vent est bien présente dans ces poèmes. Mais il y a aussi l'amour, la passion, la sensualité, il y a la douceur d'une maison et d'un jardin, il y a le voyage, l'errance et, toujours et partout, la colère et la mélancolie.
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Nikolaï Karamzine est âgé de 24 ans lorsqu'il effectue son tour d'Europe, lequel dure deux ans - et quelles années : 1789 et 1790 ! Il parcourt l'Allemagne, la Suisse, la France où il assiste aux débuts de la révolution, enfin l'Angleterre d'où il regagne la Russie par bateau. Précisons qu'il parle l'allemand, le français et l'anglais.
Ses Lettres d'un voyageur russe sont écrites à l'intention de ses amis restés en Russie. Rédigées sur un ton alerte, elles témoignent d'une finesse et d'une intelligence des situations rares dans le monde littéraire russe du temps. Elles ne sont pas exemptes, en outre, d'humour et de pittoresque.
Diverses éditions (pas toujours disponibles aujourd'hui) ont publié en français des extraits des lettres. Celle que nous proposons contient, pour la première fois, l'intégralité de cette correspondance. Elle est l'oeuvre d'un jeune et brillant spécialiste du XVIIIe siècle russe : Rodolphe Baudin.
Homme de lettres et historien, Nikolaï Karamzine (1766-1826) est notamment l'auteur de la première Histoire de l'empire de Russie, c onsidérée comme un classique. -
Après le recueil Je suis nombreuses. "Quinze poètes géorgiennes", paru en 2021 et quasiment épuisé, L'Inventaire récidive dans son exploration de la poésie géorgienne contemporaine. On garde le traducteur, Boris Bachana Chabradzé : les très bons traducteurs de poésie - surtout du géorgien en français - ne courent pas les rues. On garde le papier intérieur du précédent volume, ainsi que le papier de création de la couverture : la poésie mérite certains égards. La grande nouveauté concerne l'auteur. "En attendant l'été" est un choix de poèmes d'un seul auteur, un homme qui plus est... pour changer. Né en 1978, spécialiste de littérature allemande, Nika Jorjaneli est presque un « classique » vivant de la poésie géorgienne. Douce tristesse face à la vie qui passe, ironie suscitée par les absurdités de notre temps - Nika Jorjaneli, mine de rien, sans insister, va au plus profond, touche au coeur. Le titre du recueil est celui d'un des poèmes.
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Velimir Khlebnikov (1885-1922), poète hors norme, écrit« Zanguezi», poème-pièce, «surnarration », à la fin de sa vie. Zanguezi est le nom du héros, prophète, alter ego de son créateur. Contemporain de la révolution russe, révolution non seulement politique mais aussi artistique, Velimir Khlebnikov est, parmi les novateurs, celui qui, sans doute, dynamite le plus le langage pour créer un monde nouveau. Mathématiques, astronomie, philosophie, ornithologie, tout sert à celui qui se veut « président du globe terrestre » pour façonner sa « langue des oiseaux, poésie stellaire », dans laquelle il n'est pas de mots, mais des mouvements, pas de chapitres, mais des surfaces. En 2020, on célébrait le 135e anniversaire de la naissance de Velimir Khlebnikov. À cette occasion, l'atelier de Boris Trofimov, à Moscou, réalisait une édition de «Zanguezi», en russe et en anglais, visant à reproduire graphiquement le rythme du poème. Nous reprenons cette composition graphique en russe et en français.
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Petit nécessaire de la révolution et contrerévolution ; catalogues 1917-1927
Anne Coldefy-Faucard
- L'Inventaire
- 27 Novembre 2017
- 9782355970306
Fusils, revolvers, haches, cocardes, mitrailleuses, drapeaux rouges, banderoles, wagons plombés et wagons à bestiaux, besaces, torches de copeaux, ballons, bonbons enveloppés dans des papiers à l'effigie de Lénine, brosses à dents et poudre dentifrice, tétines, mais aussi bas de soie, poudre de riz, parfums, rouge à lèvres - non, ce n'est pas, malgré les apparences, un inventaire à la Prévert ! Du début de l'année 1917 à 1927, la Russie connaît deux révolutions, une guerre mondiale et une guerre civile, l'instauration d'un régime, d'un mode de vie et de pensée entièrement nouveaux. Les « choses » jouent ici un rôle non négligeable : il en est de nouvelles, apportées ou imposées par les révolutionnaires ; il en est de définitivement rejetées dans les « poubelles de l'Histoire », et qui deviennent «ipso facto» la marque de la contrerévolution. Présenté à la manière d'un catalogue publicitaire et commercial des années vingt, avec des illustrations des « objets » en noir et blanc, ce Petit Nécessaire permet de comprendre à quel point les bouleversements initiés en 1917 affectèrent très concrètement les moindres détails de la vie. Le lecteur y trouvera toute la panoplie du parfait révolutionnaire ou contrerévolutionnaire
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" Regardez en bleu ", " Sur le chemin de la maison ", " La page-Paris " et ce poème qui commence par : " Il était huit heures dans le passé à venir "... Pablo Urquiza, qui a déjà publié Entresilences à L'Inventaire, dit sa douleur et celle des autres, dit ses bonheurs et ceux des autres, se constituant ainsi, ligne après ligne, page après page, un " asile personnel ", bâti de sonorités et de mots grapillés dans plusieurs langues. Un asile-chansons, un asile-musique... Le poète Urquiza, né en Argentine, mais vivant en France depuis de nombreuses années, est aussi musicien.
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Petite histoire des relations franco-russes
Jean de Gliniasty
- L'Inventaire
- Les Carnets De L'observatoire
- 24 Février 2021
- 9782355970450
La France et la Russie ont noué, depuis la fin du XVIe siècle, des relations exceptionnelles dans les domaines culturel, intellectuel, économique et - parfois - politique. Elles constituent aujourd'hui un thème de débat enflammé à Paris et sont une priorité de la diplomatie d'Emmanuel Macron. Ambassadeur de France en Russie de 2009 à 2013, Jean de Gliniasty directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), offre au lecteur un historique des relations entre les deux pays, ainsi qu'une réflexion sur leur évolution
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Un monde très proche du nôtre dans le temps et dans son évolution. Le progrès technique fait des ravages, les hommes ont des « puces » électroniques qui leur permettent de tout connaître sans effort. L'ère de l'écrit est révolue. Les livres papiers ont disparu, à l'exception de premières éditions, clonées à la demande, en un lieu secret situé dans les profondeurs du mont Manaraga (qui existe réellement, dans l'Oural). Ces premières éditions n'intéressent plus que des esthètes, prêts à mettre un argent fou pour les « consommer », au sens propre du terme ou presque. De jeunes gens ingénieux l'ont bien compris, qui ouvrent des book'n'grill, où l'on peut manger une succulente viande grillée au feu de pages de Tolstoï, Cervantès et autres.
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Aux premiers temps de la révolution iranienne, de jeunes émeutiers déboulonnent la statue du Shah.
Dans leur enthousiasme, ils ne voient pas s'instaurer un nouvel ordre, celui des Ayatollahs. Le tavernier Garât, lui, en a d'emblée conscience. Pourtant, bravant les interdits et la peur du fouet, il persiste à servir du vin. Sa victoire, au travers du martyre sera celle de l'esprit et du coeur, du désir sur la réalité ; celle, encore inachevée, d'un pays qui sait son destin plus grand que ses malheurs présents.
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Le sbiten, vous connaissez ? Non ? C'est une boisson au miel et au gingembre, chaude, parfumée, sucrée, que l'on déguste, l'hiver, dans les rues de Moscou. Avez-vous vu les rozvalnias, ces solides traîneaux qui acheminent par convois, vers la capitale, des monceaux de cochons, d'oies, de gélinottes ? Non plus ? Mais vous allez les voir, tandis qu'Ivan Chmeliov (1875-1950) vous contera Noël, au début du siècle, en Russie. Tel l'enfant auquel s'adresse ce récit, vous découvrirez la maison au parquet ciré pour les fêtes, la veilleuse devant l'icône, les gamins du quartier qui passent de maison en maison... C'est une Russie rude et généreuse que nous présente l'écrivain, depuis Paris où il a émigré. Une Russie fantasmatique, embellie par la nostalgie et qui, pareille au carillon de Noël, résonne en lui, longtemps après qu'elle a disparu...
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ils sont trois, deux hommes, une femme, héros de ces trois nouvelles suspendues dans le non-temps du voyage, de l'exil, volontaire ou forcé.
le premier est à l'hôpital, la seconde vit depuis peu à l'étranger, le troisième est fait prisonnier par les allemands durant la première guerre mondiale et se retrouve dans une ferme du nord de la france. pour tous les trois, l'exil est l'occasion d'une mise à distance d'eux-mêmes et de leur vie. une parenthèse en forme de bilan pour déboucher sur un choix - celui de continuer comme avant ou de tout reprendre a zéro - ou un non-choix consistant à se laisser porter par les circonstances.
a moins que les circonstances ne viennent contrarier toute espèce de choix. dans ce nouveau recueil, le lecteur retrouvera l'écriture murmurée de saisons (éd. l'inventaire, 2004). entre rêve et réalité, les nouvelles de natalia jouravliova, toutes simples en apparence, atteignent au plus profond, parce que leur objet véritable est de révéler le désir.
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Un village russe comme un autre. Des enfants - l'auteur et son frère - y passent leurs vacances avec leur nounou, Nastia. Il y a la beauté de la nature de la Russie centrale, la luge et le ski l'hiver, l'étang, les promenades, les jeux simples... Ici un cheval, là un chat ou un chien. Des isbas. Une ambiance très tchékhovienne, à ceci près que nous sommes en URSS. Mais rien de soviétique dans les pastels de l'auteur, sinon, au hasard des images, un tracteur. Les charrettes tirées par des chevaux l'emportent toutefois en nombre... De santé fragile, Andreï Alexandrov a connu, enfant et adolescent, la psychiatrie soviétique qui soignait à coups de neuroleptiques, sans chercher spécialement à comprendre. Aujourd'hui âgé de soixante ans, excellent dessinateur et doté d'une fantastique mémoire, il décrit et dépeint, dans le style pur et naïf qui est celui de l'enfance, sa nounou, ses souvenirs, son village à présent moribond...