« Tout cela brisé parce qu'on n'a pas voulu comprendre que sa vie, qui lui permettait l'accomplissement du noble rôle qu'il avait choisi, avait plus de poids, même au point de vue «patrie», que sa mort ».
Ce cri du coeur de Justine, la grand-mère de l'auteur, extrait de sa lettre adressée fin 1916 au colonel, supérieur hiérarchique de son mari Auguste Philippe tué à Vaux quelques semaines auparavant, révèle l'attachement de ce couple d'instituteurs à cette vie dédiée à l'instruction publique qui, au-delà d'une utopique égalité des talents, donne à chacun, hommes, femmes et enfants, pauvres ou riches, les mêmes droits d'accéder au Savoir, seul moteur du progrès des civilisations.
Internationalistes, pacifistes, jaurésiens, légalistes, syndicalistes enseignants de la première heure au temps où cela était interdit aux fonctionnaires, ils n'en sont pas pour autant intolérants, loin du trop facile schéma manichéen opposant « hussards de la République » au clergé conservateur. Ils vivent pour faire reculer l'ignorance, les superstitions, le racisme, l'inégalité des chances, ne confondant pas foi aveugle et spiritualité, en pleine compréhension des valeurs laïques issues du siècle des Lumières.
En Savoie, comme dans les autres régions de France et en Suisse romande voisine, le français parlé est émaillé de mots qui n'appartiennent pas au français commun (ex. arvi, diots, peufe, rebioller...), de locutions (ex. d'abochon, de bizingue, se pisser parmi, faire la rioule...), de tours grammaticaux (ex. être trempé, j'y sais, qui c'est pour un ?...). Ces traits (appelés sabaudismes) donnent au français parlé dans cette aire une couleur et une saveur particulières. En parcourant cet ouvrage, le lecteur découvrira les 200 sabaudismes les plus typiques employés par les habitants de la Haute-Savoie et de la Savoie, illustrés par des exemples savoureux provenant du langage oral ou de l'écrit régional.
L'ouvrage se compose de deux parties. Une partie historique d'une centaine de pages où l'auteur décrit le contexte dans lequel sont nées et se sont développées les entreprises, dans le cadre des événements internationaux et nationaux qui ont concerné la Haute-Savoie :
Au XIXe siècle, avant et après l'Annexion, La période des deux guerres, Des Trente Glorieuses jusqu'au temps présent.
Une fresque économique et humaine avec ses phases d'expansion et de repli. La « saga » d'un département « hors du commun » par son dynamisme économique !
La seconde partie de l'ouvrage (près de 400 pages) est consacrée à l'histoire de 100 entreprises - leaders haut-savoyardes de l'industrie, du commerce et des services.
Le lecteur y découvre la capacité des acteurs économiques à s'adapter et à rebondir face aux mutations que les aléas de la conjoncture nationale et internationale imposent.
A travers ces récits de vie d'entreprises, il assiste à la consolidation d'une économie départementale puissante et diversifiée, souvent mise à mal par des vents contraires, parfois touchée... mais jamais coulée !
Né en 1905, Louis Armand, vécut résolument tourné vers le XXIe siècle, animé d'un idéal exigeant qui fut de mettre le progrès scientifique et technologique au service de l'humanité.
Son intelligence, son courage, sa détermination, son imagination, sa générosité forcent l'admiration. En relisant ses écrits, 30 ans après sa disparition, on est frappé par la diversité des sujets sur lesquels ses points de vue firent autorité et des domaines dans lesquels son action fut déterminante. Ses vues prospectives sur l'an 2000 se révèlent d'une étonnante pertinence. Mises en garde d'une grande actualité, elles constituent encore un enseignement pour l'avenir.
Né à Cruseilles, au coeur de la Haute-Savoie, ce savoyard authentique a toujours gardé un lien affectif très fort avec sa terre natale. L'auteur, Josette Buzaré, nous fait découvrir avec simplicité, clarté et précision le polytechnicien, géologue, ingénieur du rail, résistant... et condamné à mort, président de la SNCF, de l'Euratom, des Houillères de France, de l'AFNOR, Académicien... mais aussi la personnalité influente chargée d'établir des rapports pour les institutions européennes et le gouvernement français, qui font de lui l'initiateur du premier ministère de l'environnement et l'un des premiers « écologistes » de France. Il fut sollicité en 1965, pour affronter le Général de Gaulle lors des élections présidentielles !
Le lecteur découvrira un homme passionnant, attachant, "un humaniste en action".
Autant que les frontières internationales, les limites communales, paroissiales et autres ont considérablement évolué dans le temps. L'entrée de Genève dans la Confédération helvétique et plus encore l'annexion au canton de Genève des communes ou portions de communes gessiennes et savoyardes en 1815 et 1816 amenait également à modifier des contours que l'on imagine intangibles : ils n'ont en réalité que deux cents ans au maximum...
Les ruptures des années 1815 et 1816 nécessitaient bien une compensation : c'est le but de la construction régionale que de tenter de remettre aujourd'hui sur le tapis ce que les plus éclairés de nos prédécesseurs (Pictet de Rochemont) imaginaient déjà comme peu tenable, une ville séparée de son arrière-pays par une frontière internationale. La coopération transfrontalière, encore plus récente, a donc une histoire longue derrière elle...
Le bassin genevois est une cuvette entourée de montagnes (le Jura, le Salève, etc.), traversée par un fleuve (le Rhône). Cette cohérence géographique n'a pas empêché l'établissement de frontières et limites auxquelles la nature n'avait pas pensé. Loin d'être intangibles, celles-ci ont constamment changé, bougé tout au long de nos 2000 ans et plus d'histoire régionale et leur trait s'est épaissi ou aminci selon les relations qu'entretenaient les instances en charge des populations de ce territoire. Le but de cet atlas historique est de rendre compte en une vingtaine de cartes et une trentaine de vignettes des évolutions, des changements de souveraineté. Elles sont accompagnées d'un texte qui présente de manière accessible l'histoire des composantes du Grand Genève (Genève et son canton, le nord de la Savoie, le Pays de Gex, la région de Nyon, le Bassin bellegardien).
Le Salève, cette « île préservée » au milieu d'un bassin de population franco-suisse de 700 000 habitants a, de tout temps, été le théâtre d'histoires étonnantes et de légendes effrayantes ou cocasses ! Ces récits, connus ou inédits, sont pour la première fois intégralement rassemblés dans un livre : Histoires et Légendes au Pays du Salève.
Au fil des pages de cet ouvrage, vous rencontrerez les étranges pygmées du Salève et le géant Gargantua, les mystérieux charvans domestiques et la terrible vouivre, les sorcières de Saint-Blaise et les « croque-corbeaux » du Châble, mais aussi Victor Hugo, Richard Wagner ou le docteur Frankenstein, sans oublier les anneaux du déluge, la vipère au diamant, le fantôme du roi Hérode, le menhir du centre du monde ou le trésor des Chartreux de Pomier, toujours caché quelque part sous les pieds des randonneurs qui arpentent les sentiers du massif...
Entrez dans l'aventure et découvrez un Salève différent, un Salève comme vous n'avez même jamais osé l'imaginer...
La mobilité est un des enjeux les plus importants de la construction régionale. Élus et techniciens s'activent pour tenter de trouver une solution aux difficultés de circulation dans la région de Genève. L'accession de Genève au rang de métropole régionale a rendu encore plus criant le déficit d'infrastructures liées à la mobilité. Cela n'a pas toujours été le cas.La création toute artificielle de la frontière internationale entre Genève et son arrière-pays gessien et savoyard en 1815 et 1816 s'est faite sans grandes modifications du réseau routier régional. Les choses se sont corsées avec l'apparition du train dans la seconde moitié du XIXe siècle : les États avaient des motivations guère en lien avec les besoins des habitants de la région et Genève s'est retrouvée coupée, sur le plan ferroviaire, de son arrière-pays. Le tramway a servi de « couture » entre 1880 et 1930, venant compenser ce que le chemin de fer n'avait pas permis de réaliser... jusqu'à ce que la voiture vienne s'imposer et créer une forme de chaos dont il est bien difficile de sortir.Ce troisième opus est consacré aux différents modes de transport utilisés dans la région de Genève, sollicitant tant les cours d'eau, les airs que la voie terrestre, en tentant toujours de s'affranchir d'une géographie souvent contraignante. Le Léman Express a une longue histoire derrière lui...
Après l'invasion totale de la France par les puissances de l'Axe en novembre 1942, la Suisse neutre devient un refuge pour les pourchassés par les nazis et un sanctuaire pour la Résistance française et les SR anglais et américains.
Une majorité des franchissements clandestins de la frontière franco-suisse s'effectuent alors à l'est de Genève car plus facile d'accès. Désemparés, les fugitifs se confient aux religieux installés sur ces terres limitrophes, aucun ne se dérobe. Considérés de grande fiabilité, plusieurs de ces braves ecclésiastiques sont aussi sollicités par des cadres de la Résistance française et des divers SR alliés et suisse pour de semblables services transfrontaliers.
Cette totale générosité comporta de cruelles et fatales conséquences. Parmi ces religieux, à la fois sauveteurs de malheureux en fuite et hommes de grande confiance de SR antinazis, trois noms sont en exergue : les RR PP Louis Favre et Gilbert Pernoud et Frère Raymond Boccard du Juvénat des Missionnaires de Saint-François de Sales à Ville-la-Grand, particulièrement bien situé.
Dénoncé par un agent français que la Gestapo a « retourné », le RP Favre est arrêté le 3 février 1944. Odieusement torturé par les sbires allemands, il gardera un silence absolu durant plus de cinq mois avant d'être abattu. Grâce à sa soeur Marie, magnifique de courage, qui réussit à le visiter plusieurs fois, le RP Favre peut faire parvenir dix-huit émouvants messages clandestins à Genève. Il continue alors de renseigner avec tout ce qu'il apprend en détention. Il refuse une évasion organisée par un officier du SR suisse qui avait toutes les chances de réussir. Il craint des représailles et veut continuer de réconforter ses compagnons de détention. Il décrit la magnanimité et l'infamie qui voisinent dans ce monde carcéral particulier. Cet ensemble de textes, minutieusement écrits au crayon, transcrit les émotions, les déceptions, les espérances, les renoncements d'un être d'élite confronté à la douleur et la mort afin de résister.
Le premier meeting aérien de la région genevoise eut lieu à Viry (Haute-Savoie) en 1910 : à l'heure où l'automobile est encore balbutiante, ce fut un événement extraordinaire de voir décoller ces avions, souvent bricolés par des hommes courageux. En une semaine, plus de 50 000 spectateurs débarquèrent de Genève et de toute la Haute-Savoie pour voir les 15 fous volants qui firent ou tentèrent de faire décoller 21 avions. Cette « Semaine genevoise d'aviation » se déroula sur des terres savoyardes faute de trouver un terrain dans le canton de Genève.
Sous la plume de Jean-Claude Cailliez, passionné d'aviation et webmaster du site Pionnair-GE (http://www.pionnair-ge.com), des collectionneurs de photos et cartes anciennes nous font partager leurs trésors pour beaucoup totalement inédits et de grande qualité, issus parfois de plaques de verre restaurées pour ce centenaire.
L'ouvrage retrace les péripéties des cinq meetings de 1910 à 1945, à travers les reportages de la presse des deux côtés de la frontière franco-suisse, enrichies de biographies des aviateurs et de documents d'archives.
La Salévienne, société d'histoire régionale, a souhaité publier ce livre à l'occasion du centenaire du premier meeting aérien de la région et rappeler l'oeuvre de ses pionniers qui ont compris d'emblée que l'aviation se déjouait des frontières.
Avant-propos de Jacques Rosay, vice-président et chef pilote d'essais d'Airbus.
Cet ouvrage de 172 pages contient 115 illustrations et... 300 personnes sont mentionnées dans l'index.
Qui aurait imaginé que l'histoire de cette petite commune rurale posée sur le flanc du mont Sion puisse être aussi captivante ? C'est pourtant le cas, comme vous allez le constater au fil des pages de ce livre illustré de documents rares ou inédits.
Domaine romain installé non loin de la « via romana » reliant Genève à Seyssel, procès d'un couple d'habitants de Vers reconnu coupable de sorcellerie et brûlé vif non loin du chemin de Bracosson en 1546, ou passage du roi Henri IV dans la commune en septembre 1600 pour aller assister au siège du fort Sainte-Catherine, le passé de ce coin de pays fut riche en événements divers et variés. En 1793, un projet de canal pour relier le lac Léman au Rhône est étudié par le Directoire de Chambéry. S'il avait été construit, il y aurait aujourd'hui un joli canal au milieu de la commune ! Plus récemment, en 1958, Vers avait un petit air de Texas et les habitants de Bellossy se prenaient déjà pour les rois du pétrole...
Au-delà du passé de la commune de Vers, ce livre retrace aussi en filigrane la riche histoire du canton de Saint-Julien-en-Genevois. Comtes du Genevois, ducs de Savoie, occupations bernoise, espagnole ou française, Révolution, bataille napoléonienne, tentation suisse, rattachement à la France, Première et Seconde Guerre mondiale...
Plus de 2000 ans d'histoire locale à découvrir !
Construire un château au XXe siècle et le poser dans les pâturages d'une montagne de Haute-Savoie, à plus de 1000 m d'altitude, est le début d'une histoire bien étrange. L'argent d'une Américaine millionnaire et le goût très sûr de sa compagne, fille d'un viticulteur bourguignon anobli par le pape, confèrent à la demeure tous les atouts de la beauté, du luxe et du confort. Après dix ans de vie commune, la compagne se laisse séduire par une autre Américaine et la propriétaire des lieux cherche à se « normaliser » en épousant un musulman, descendant des maharajas de Lahore. Féru d'ésotérisme, celui-ci transforme le château en une demeure philosophale, déploie à ses pieds des jardins initiatiques et pare la chapelle d'un décor de mosaïques unique au monde, dédié aux cartes du tarot. Il agrandit même le château pour y placer un orgue. Avec l'argent de sa femme, il aménage une ferme modèle, apporte l'eau aux hameaux qui en étaient dépourvus, installe l'électricité dans une demi-douzaine de communes, ouvre à travers la montagne une route de 25 km, organise le ravitaillement aérien d'un observatoire sur le mont Blanc et institue une fondation pour offrir à la France le plus grand observatoire astronomique du monde. Sa mort mystérieuse sur la mer Rouge met un terme à ce projet.
Devenue veuve, l'Américaine fonde une maison d'édition spécialisée dans l'ésotérisme et se remarie avec un pianiste, théoricien de l'ésotérisme musical. Mais elle est ruinée par le krach qui secoue la bourse de New-York et se voit contrainte à vendre son fabuleux château.
Après avoir pris soin de cacher par des boiseries les mosaïques de la chapelle, la société immobilière qui a racheté le domaine fait venir des religieuses polonaises pour y établir une maison familiale de vacances. Or, celle-ci n'a pas même le temps d'ouvrir ses portes, car c'est le moment où se déclenche la Seconde Guerre mondiale. La Croix-Rouge suisse prend le relais pour accueillir au château des enfants juifs, protégés par la double neutralité de la Croix-Rouge et de la Suisse, tandis que l'infirmerie soigne clandestinement les maquisards malades ou blessés.
Au lendemain du conflit, le plus prestigieux établissement de l'enseignement catholique en France ouvre aux Avenières un collège à la montagne. Les élèves, dont plusieurs deviendront des personnages célèbres, bénéficient d'une éducation privilégiée. La pratique de l'équitation fait partie du programme et nécessite la construction d'un manège olympique.
Par la suite, le domaine est vendu à un homme d'affaires qui laisse le château à l'abandon. Un architecte de génie, totalement novateur dans l'art de bâtir, va lui redonner vie. Passionné par l'ésotérisme, il s'enthousiasme pour les jardins et pour les mosaïques de la chapelle. Il installe même au château un gourou venu des Indes. Dans l'esprit de l'architecte naît bientôt un ambitieux projet : créer aux Avenières une véritable ville à la montagne, avec université, centre de congrès, hôtel de lux
Croissance, ou progrès ? Quel futur pour le Grand Genève ? Une panne momentanée, depuis 2004, de la région transfrontalière franco-valdo-genevoise et de son noyau actif, le Grand Genève, aura suscité la rédaction de cet atlas, soulevant ce type de question et destiné au grand public ainsi qu'au décideurs et aux chercheurs.
L'Atlas du Grand Genève propose un inventaire environnemental, social et économique, du territoire défini en 1815-1816.
Charles Hüssy est géographe, il a publié en 1990 l' « Atlas du Bassin Genevois et de la Région lémanique : un espace transfrontalier au coeur de l'Europe » (Encyclopédie de Genève).
En cette fin du XIXe siècle, le mont Salève est peu accessible aux citadins. Trois bonnes heures de marche sont nécessaires pour gravir la montagne et profiter de ses superbes panoramas. Mais en 1888, deux ingénieurs genevois lancent un projet novateur. Sur les pentes du Salève, ils vont construire le tout premier chemin de fer électrique et à crémaillère au monde qui permettra au plus grand nombre de monter sans effort sur le massif.De nombreux défis techniques sont relevés et la première ligne est ouverte en 1892. Cette nouveauté séduit les habitants de la région et les nombreux touristes qui visitent Genève. Le Salève devient à la mode ! Restaurants, hôtels, palaces, la « montagne des Genevois » se développe alors dans le sillage du chemin de fer, qui ouvre sa seconde ligne en 1894.En 1912, la fréquentation est à son apogée avec 87 000 voyageurs. Mais la Première Guerre mondiale interrompt brutalement cette dynamique. Après un sursaut dans les années 1920, le train du Salève connaît un inexorable déclin. Concurrencé par l'automobile et le téléphérique, il cesse son activité en 1935.Au fil des pages et des nombreuses photos et documents d'époque, Gérard Lepère, spécialiste de l'histoire de ce chemin de fer, et Dominique Ernst, auteur de plusieurs livres sur le Salève, retracent cette formidable épopée, et tout ce qui l'accompagne : les établissements mythiques, les activités touristiques, les célébrités, les ânes...Au-delà de cette aventure ferroviaire unique, ce livre fait revivre un monde oublié, celui du Salève de la Belle Époque.
Enfin une étude d'ensemble sur la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie qui s'appuie sur des archives publiques. Loin d'une saga historique où il n'y aurait que des héros et des salauds, l'auteur s'intéresse à la vie des habitants de ce département qui se démènent contre les pénuries de toutes sortes et font face aux réquisitions et pressions du gouvernement, du maquis et de l'occupant. Un ouvrage qui fera référence.
Incendies de villages, exode massif des populations vers les communes suisses voisines, scènes de massacres... A quoi tient qu'entre Jura, Vuache et Salève, dans le tranquille bassin de Valleiry - Fort l'Ecluse, la Libération d'août 1944 se soit accomplie de manière si tragique, alors que la Haute-Savoie, pour l'essentiel, a pu se délivrer plus rapidement et à moindre mal ?
Cette question n'a jamais été abordée franchement depuis soixante ans, probablement parce que tenter d'y répondre comportait quelques risques : raviver des plaies trop récentes, ranimer des haines toujours insurmontées, surtout remettre en cause une représentation idéalisée de la Résistance qu'on s'efforçait de garder fortement emblématique.
La Salévienne, société d'histoire, a pensé que le temps était venu de soumettre à l'analyse un passé que la jeune génération ressent comme une image lointaine. L'auteur de ce livre s'est hasardé dans ce travail. Il a mené avec objectivité une recherche approfondie, dans le respect de tous les protagonistes des événements qu'il décrit. Son interprétation des faits est empreinte, évidemment, de sa sensibilité personnelle. Elle peut parfois surprendre, irriter même, mais le lecteur, quel qu'il soit, ne pourra manquer d'en apprécier la sincérité.
D'une lecture facile et agréable, cet ouvrage, très documenté, contredit souvent les idées reçues. Il révèle des aspects inconnus, oubliés ou occultés. Il donne à réfléchir en brossant de l'occupation un tableau d'un réalisme parfois dérangeant.
Le Vuache est en Haute-Savoie (74).
La france est riche de 14 000 oratoires.
Avec près de 1400 recensés, la haute-savoie occupe une place privilégiée puisqu elle est un des départements les plus denses dans cette expression de la piété populaire.
Après avoir décrit en l'an 2000, avec janine jaillet-pellissier, les 462 oratoires du chablais savoyard, nos auteurs, charles et sabine courtieu ont entrepris méthodiquement de répertorier, localiser, décrire et mesurer 492 oratoires du faucigny, ouvrage publié en 2003.
Avec ce troisième et dernier volume les oratoires du genevois, ils complètent et terminent le travail entrepris il y a près de dix ans. ils ont pu parachever leur entreprise en ajoutant pour le chablais 34 oratoires et 28 pour le faucigny qui, soit leur avaient échappé lors des recherches précédentes, soit ont été édifiés depuis l'an 2000 : ils en construit toujours en ce début de xxie siècle.
Leurs photographies, comme les aquarelles et les dessins d'anne douillet- courtieu,illustrent ce patrimoine culturel et religieux, témoins d'une longue histoire de ferveur populaire.
Grâce au travail de nos auteurs et à leur attachement aux oratoires, il est remarquable de constater que nombre de ceux-ci ont retrouvé une nouvelle jeunesse et dix-sept constructions très récentes démontrent la vitalité du patrimoine populaire savoyard.
Par Catherine Santchi, Sandra Coram-Mekkey, Murielle Meylan.
Les terres du prieuré Saint-Victor et celles du Chapitre de la cathédrale de Genève, ces quelques cinquante villages répartis dans le Genevois, le Pays de Gex et le Pays de Vaud, ont fait l'objet d'âpres luttes politiques, juridiques et économiques entre Genève, Berne, le duc de Savoie et le roi de France. Cette lutte pour le pouvoir a produit un véritable arsenal de titres et de documents d'archives, qui racontent autant d'histoires de paysans, libres ou non libres, de chanoines et de moines, de juges, d'officiers et de gardes champêtres, de magistrats et de nobles propriétaires des seigneuries avoisinantes. Ces histoires ne sont pas seulement des anecdotes ; elles sont aussi significatives de réalités juridiques, sociales, économiques, voire politiques dans le bassin genevois.Cet ouvrage, réalisé dans le cadre d'un projet Interreg III, présente une sélection de documents du XIIIe au XVIIIe siècle, en fac-similé et en transcription, avec quelques commentaires illustrant les relations sociales, politiques et économiques dans la région genevoise, agrémentés de dessins de Pierre Reymond, qui a saisi avec amour et humour les aspects divers de la mentalité médiévale dans les villages de la région.
Charly, Jussy et Saint-Symphorien, trois villages, trois destins, réunis dans une même entité communale, Andilly.
À partir des principales sources historiques, les registres paroissiaux, les actes notariés, les recensements anciens, les enquêtes et divers témoignages, l'ouvrage tente de faire revivre ce petit bout de territoire situé dans le Val des Usses, en Genevois, sur les pentes du mont de Sion. Il participe à la connaissance du monde rural savoyard en donnant une suite de tableaux inscrits dans les grandes périodes historiques. Les villageois sont replacés dans leur terroir, leur maison et leurs préoccupations, de la naissance à la mort. On les voit aussi au travail, qu'ils soient notaires ou laboureurs. Leurs rapports avec les autorités et leurs représentants, le curé, les seigneurs et autres administrateurs, sont également envisagés.
Andilly, c'est aussi un patrimoine bâti et documentaire, deux églises, des cadastres anciens, dont l'analyse est présentée dans ce livre. En outre, les communautés villageoises n'ont jamais vécu en autarcie totale. C'est pourquoi cette monographie multiplie les références sur l'histoire de plusieurs communes voisines de la région de Cruseilles, comme Cernex, Copponex, Saint-Blaise et le bourg même de Cruseilles, animées par des relations nombreuses.
Laissez-vous donc conduire dans les méandres du passé d'Andilly, car si nous avons volontiers la nostalgie de la vie villageoise de jadis, nous la connaissons souvent mal.
Aucune étude complète n'avait jusqu'alors relaté l'histoire du diocèse d'Annecy de 1905, date de la loi de Séparation des Églises et de l'État, à 1962, date de l'ouverture du concile Vatican II par le pape Jean XXIII.
Savoyarde d'origine, docteur en histoire contemporaine, Esther Deloche répare cet oubli en nous offrant un ouvrage solidement documenté issu de sa thèse de doctorat. C'est presque toute l'histoire du diocèse d'Annecy que l'auteur raconte avec brio, un demi-siècle avec ses ombres et ses lumières. Une période riche en événements analysée à la loupe et où est décrite la transformation des mentalités d'un diocèse rural et de « vieille chrétienté » en un diocèse qui prend en compte l'urbanisation, l'industrie et le tourisme.
Esther Deloche s'appuie sur une large documentation puisée pour l'essentiel aux archives diocésaines et départementales, sur des interviews des témoins de toute cette période, sur l'enquête diocésaine de sociologie religieuse des années 1956-1957... Çà et là de beaux portraits sont évoqués : les trois évêques, bien sûr (Mgr Campistron, Mgr Du Bois de La Villerabel et Mgr Cesbron), qui ont marqué le diocèse d'Annecy de leur empreinte, mais aussi diverses personnalités ecclésiastiques ou laïques, comme le chanoine Clavel, l'abbé Basthard-Bogain, l'abbé Folliet, l'abbé Rhuin, le chanoine Lachenal ou les militants d'action catholique, comme Fabien Bergoënd, Paul Tapponnier, François de Menthon, Charles Bosson...
Le mérite d'Esther Deloche consiste à nous éclairer sur la vie du diocèse et de ses principaux acteurs dans cette première moitié du XXe siècle, à lier l'histoire religieuse à l'histoire politique du département de la Haute-Savoie ainsi qu'à l'histoire des mentalités. Autant de raisons qui pourront satisfaire à la fois l'historien chevronné, le chrétien soucieux de connaître le passé et l'avenir de son appartenance religieuse, que l'amateur, au sens étymologique du terme, de l'histoire locale.
Le Pays de Cruseilles, avec ses 13 communes, méritait que l'on s'intéresse à son passé. C'est chose faite avec cet ouvrage volumineux qui relate des siècles d'histoire de ce bourg du Genevois et de sa région. Fruit d'un travail de longue haleine, il a été réalisé à partir du dépouillement d'une masse d'archives, de témoignages, d'enquêtes de terrain, etc. Une première partie qui se veut générale présente le secteur au plan géographique et historique. Une seconde partie offre une série de notices de plusieurs pages qui reviennent sur l'histoire, le patrimoine, les personnalités de chacune des communes qui composent le pays de Cruseilles : Allonzier-la-Caille, Andilly, Cercier, Cernex, Copponex, Cruseilles, Cuvat, Le Sappey, Menthonnex-en-Bornes, Saint-Blaise, Villy-le-Bouveret, Villy-le-Pelloux, Vovray-en-Bornes.
La fable est un genre très ancien qui a été abondamment illustré depuis l'Antiquité jusqu'à nous. Jean de La Fontaine, qui a largement puisé dans les écrits de ses devanciers, l'a consacré avec son monumental recueil composé de douze livres et des générations de Français connaissent encore les fables apprises dans leur jeunesse.
Depuis le XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, de nombreux auteurs originaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont écrit des fables, mais dans leur langue maternelle. Grâce aux concours de nombreuses personnes réparties dans l'ensemble de la région, nous avons rassemblé plus de 400 versions rédigées en occitan ou en francoprovençal.
Pleines de saveur et écrites dans un style alerte, ces fables méritent d'être connues. Elles présentent de l'intérêt sur le plan linguistique, mais aussi sur le plan littéraire et ethnologique, comme le soulignent les commentaires qui les accompagnent. En les parcourant dans leur version en occitan ou dans leur traduction en français, le lecteur sera émerveillé et découvrira que beaucoup de nos fabulistes rivalisent vraiment avec le Maître.
Ce quatrième et dernier volume des fables écrites en occitan présente un intérêt particulier, car il contient 31 fables inspirées d'autres auteurs que La Fontaine (ex. Dorat, Florian, Richer, Tolstoï...) ou entièrement originales.
Ce Trésor des fables d'Auvergne-Rhône-Alpes en francoprovençal est le fruit d'un travail collectif effectué à l'Institut Pierre Gardette (UCLy). Fondée en 1875, l'Université Catholique de Lyon allie respect des valeurs humanistes et ouverture sur la société.
La fable est un genre très ancien qui a été abondamment illustré depuis l'Antiquité jusqu'à nous. Jean de La Fontaine, qui a largement puisé dans les écrits de ses devanciers, l'a consacré avec son monumental recueil composé de douze livres.
Depuis le XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, de nombreux auteurs originaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont écrit des fables, mais dans leur langue maternelle. Grâce aux concours de nombreuses personnes, nous avons rassemblé plus de 400 versions en occitan et en francoprovençal.
Pleines de saveur et écrites dans un style alerte, ces fables méritent d'être connues. Elles présentent de l'intérêt sur le plan linguistique, mais aussi sur le plan littéraire et ethnologique, comme le soulignent les commentaires qui les accompagnent. En les parcourant dans leur version en occitan ou dans leur traduction en français, le lecteur sera émerveillé et découvrira que beaucoup de nos fabulistes rivalisent vraiment avec le Maître.