Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante - puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant - puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.
Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son auto-biographie était attendue depuis longtemps. Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
Dans ce monologue, un homme mystérieux affirme être le fils d'Émile Ajar, pseudonyme sous lequel Romain Gary a écrit notamment La Vie devant soi.
Cet enfant de père inventé demande à celui qui l'écoute : es-tu le fils de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? En interrogeant la filiation et le poids des héritages, il revisite l'univers de l'écrivain, celui de la Kabbale, de la Bible, de l'humour juif... mais aussi les débats politiques d'aujourd'hui, enfermés dans les tribalismes d'exclusion et les compétitions victimaires.
Et si Gary/Ajar étaient les meilleurs antidotes aux obsessions identitaires et mortifères du moment ?
Ce monologue, empreint d'érudition et d'humour, est interprété par Johanna Nizard, la comédienne qui le porte avec succès au théâtre. Il est introduit par une préface lue Delphine Horvilleur, dans laquelle elle raconte son obsession pour Romain Gary et son oeuvre.
Romain Gary, La nuit sera calme, entretiens avec Francois Bondy © Editions Gallimard.
Romain Gary, (Emile Ajar), Pseudo © Mercure de France, 1976.
Romain Gary, (Emile Ajar), La Vie devant soi © Mercure de France, 1975.
Extrait de l'émission « Apostrophes », 3 juillet 1981, avec la participation d'Olivier Cruveiller pour sa lecture.
Paroles de la chanson « Papaoutai » de Stromae.
Article paru dans Le Figaro, 8 novembre 2018.
Joe Dassin, « Et si tu n'existais pas », paroles de Pierre Delanoë et Claude Lemesle, en français, en hébreu, finnois, arabe.
Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
Pendant des années, j'ai été désarçonné, toujours gêné par cette question. J'avais, comme tout le monde, des emmerdes, des ennuis, des difficultés. Je n'aurais pas dit que je baignais dans le bonheur. Mais... pourquoi est-ce que je me sentais quand même heureux ? Sans doute parce que la fréquentation des philosophes, des sages, m'avait enseigné un chemin fait de retournements, de petits pas de côté, d'une autre manière d'aborder des situations que nous rencontrons au quotidien.C'est à un changement radical de vie que je te convie. Car tu ne seras pas heureux(se) quand tout sera lisse, immobile et que tu n'auras plus aucun défaut... mais à l'inverse, lorsque tu auras abandonné l'idée d'un bonheur positiviste et que tu auras conclu la paix avec ton imperfection.Avec justesse et simplicité, Fabrice Midal nous invite à déconstruire une vision stéréotypée du bonheur, grâce à un texte d'une grande clarté et des exemples pratiques très concrets.
Il y a une quarantaine d'années, François Cheng, auteur encore peu connu, est abordé dans le métro par une jeune femme qui l'a reconnu. D'une beauté rayonnante, elle lui inspire des interrogations sur le mystère de la beauté, qui seront au coeur des deux seules rencontres qui suivront. Quarante ans plus tard, cette femme lui écrit : elle a subi comme tous certaines épreuves, et à l'automne de sa vie elle questionne le poète : « Sur le tard, je me découvre une âme. Est-ce une illusion, une réalité ? » Ce court livre est la suite des sept lettres par lesquelles François Cheng lui répond, avec la profondeur spirituelle et la qualité d'écriture qu'on lui connaît.
Alors que Sapiens examinait le passé et Homo Deus explorait notre avenir, 21 leçons pour le XXI e siècle se penche sur nos grandes questions contemporaines. Comment nous protéger d'une guerre nucléaire, de cataclysmes écologiques ou d'un désordre technologique ? Que faire contre l'épidémie de « fake news » ou la menace du terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Yuval Norah Harari nous entraîne dans un palpitant voyage au coeur des sujets les plus brûlants de l'actualité. Pour y répondre, il aborde différents domaines tels que les technologies, la politique, les religions, l'art... mais aussi des sujets plus personnels, comme la résistance ou la méditation. Au coeur de ce nouveau livre, le lien entre les individus et les collectivités que nous devons à tout prix préserver face aux changements incessants.
« Je me révolte, donc nous sommes », affirme Albert Camus.
La révolte est le seul moyen de dépasser l'absurde. Mais le véritable sujet de L'Homme révolté est comment l'homme, au nom de la révolte, s'accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les États policiers et concentrationnaires du XXe siècle. Comment l'orgueil humain a-t-il dévié ?
De violentes polémiques ont accompagné la sortie de cet essai.
Les contemporains de Camus n'étaient pas mûrs pour admettre des vérités qui s'imposent désormais et mettent L'Homme révolté en pleine lumière de l'actualité.
Avec un immense talent, Stéphane Varupenne donne corps à cette réflexion essentielle sur la révolte, qui reste d'une actualité farouche.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer. La voix profonde de Michel Vuillermoz retrace avec passion l'incroyable et véridique combat du docteur Felix Kersten face à l'implacable Heinrich Himmler. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
Il y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d'hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ? Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l'homme ? À dépendre de l'argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?
Décrivant son projet pour Fragments d'un discours amoureux, Barthes précise que « tout est parti du principe qu'il fallait faire entendre la voix de l'amoureux ». D'où le choix d'une « méthode dramatique: ici, pas de théorisation de ce discours amoureux, mais sa seule expression. « C'est un portrait qui est proposé, mais ce portrait n'est pas psychologique » ; il se fait l'écho de « quelqu'un qui parle en lui-même, amoureusement, face à l'autre - l'objet aimé -, qui ne parle pas ».
Un texte si juste qu'il retentit en chacun, longuement.
« C'est donc un amoureux qui parle et qui dit »
Et si nous changions de regard sur l'échec ?
En France, échouer est mal perçu. Nous y voyons une faiblesse, une faute, et non un gage d'audace et d'expérience. Pourtant, les succès viennent rarement sans accroc. Charles de Gaulle, Rafael Nadal, Steve Jobs, Thomas Edison, J.K. Rowling ou Barbara ont tous essuyé des revers cuisants avant de s'accomplir. Relisant leurs parcours et de nombreux autres à la lumière de Marc Aurèle, saint Paul, Nietzsche, Freud, Bachelard ou Sartre, cet essai nous apprend à réussir nos échecs. Il nous montre comment chaque épreuve, parce qu'elle nous confronte au réel ou à notre désir profond, peut nous rendre plus lucide, plus combatif, plus vivant. Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.
Comme ses Cinq méditations sur la beauté, ce texte de François Cheng est né d'échanges avec ses amis, auxquels le lecteur est invité à devenir partie prenante. Il entendra ainsi le poète, au soir de sa vie, s'exprimer sur un sujet que beaucoup préfèrent éviter. Le voici se livrant comme il ne l'avait peut-être jamais fait, et transmettant une parole à la fois humble et hardie. Il n'a pas la prétention de délivrer un « message » sur l'après-vie, ni d'élaborer un discours dogmatique, mais il témoigne d'une vision de la « vie ouverte ». Une vision en mouvement ascendant qui renverse notre perception de l'existence humaine, et nous invite à envisager la vie à la lumière de notre propre mort. Celle-ci, transformant chaque vie en destin singulier, la fait participer à une grande Aventure en devenir. Jamais emphatique ni sentencieux, François Cheng donne à ces Cinq méditations sur la mort un timbre personnel qui confronte chacun à son humaine condition.
Banni de la communauté juive à 23 ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante. » Au cours des vingt années qui lui restent à vivre, Spinoza édifie une oeuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d'une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? L'initiateur de la philologie, de la sociologie, et de l'éthologie ? Et surtout, l'inventeur d'une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ?
À bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C'est ce que j'appelle le « miracle » Spinoza. F.L.
Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d'origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l'histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d'une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie...
Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s'interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
Comment être soi et s'accorder au monde ? Devenir plus aimant et vertueux ? Trouver le chemin de la libération intérieure ? Grandir dans la joie et trouver la sérénité ? Autant de questions auxquelles Frédéric Lenoir, lui-même en quête de sagesse depuis l'adolescence, répond avec sincérité et simplicité, nous conduisant à sa suite sur les traces de ses inspirateurs, tels Épicure, Epictète, le Bouddha, Tchouang-tseu, Montaigne, Spinoza ou Etty Hillesum, s'inspirant même de la sagesse des enfants.
Un livre lumineux et dense, lu par l'auteur lui-même.
«C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C'est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C'est surtout une drôle d'expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d'écriture, dans ce pays qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse, l'âge ? Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l'âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors, pas seigneurs. Et on nous craint, nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d'achat, en même temps qu'on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur... Plus de cinquante ans après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude. Tu as quel âge ? Seuls les enfants osent vous poser aujourd'hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j'essaie de montrer que la sensation de l'âge, l'expérience de l'âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d'existence. Attention, ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !» L. A. De sa voix chaude, Laure Adler délivre avec justesse un récit personnel sur la vieillesse, ce chemin «tendre, joyeux et vital».
Après avoir évoqué les origines de la psychanalyse, les Cinq Leçons sur la psychanalyse exposent les traits fondamentaux de la méthode. Freud y propose l'explication de l'hystérie et du refoulement, ainsi que le rôle des rêves. Il éclaire aussi la sexualité infantile et s'interroge sur la libido au travers du complexe d'OEdipe. Enfin, il analyse la névrose, le transfert et la sublimation.François Marthouret prête toute son intelligence à la lecture de ce texte qui se voulut, d'abord, une présentation pédagogique des concepts fondateurs de la psychanalyse.
L'Enfant reste le texte de référence de Maria Montessori et la meilleure introduction à sa proposition pédagogique. Il met en évidence l'originalité et la modernité des idées de la grande éducatrice italienne. Elle y expose clairement les principes d'une éducation fondée sur le « respect de la personnalité de l'enfant ».
Aider l'enfant à exprimer son individualité et révéler ses potentiels, lui donner les moyens de développer le meilleur de lui-même dans le respect de sa nature, pour lui-même et au service de tous, tel est le rôle de l'éducateur et telles sont les voies des pédagogies nouvelles. Ce projet ne cesse, depuis plus d'un siècle, d'inspirer théoriciens et praticiens de l'éducation.
La véritable philosophie des amants est celle de Platon ; durant le charme, ils n'en ont jamais d'autres. Un homme ému ne peut quitter ce philosophe, un lecteur froid ne peut le souffrir.
Jean-Jacques Rousseau
« De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres.
Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, de la peur à l'amour. »
Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme. qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne.
Alors que le progrès technologique a toujours été vu comme l'horizon d'une libération du travail, notre société moderne repose en grande partie sur l'aliénation de la majorité des employés de bureau. Beaucoup sont amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles, sans réel intérêt et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société. C'est de ce paradoxe qu'est né et s'est répandu, sous la plume de David Graeber, le concept de « bullshit jobs » ou « jobs à la con », comme on les appelle en français.
Dans son style unique, virulent et limpide, l'auteur procède ici, après cinq ans d'enquête, à un examen poussé de ce phénomène. Graeber s'appuie sur les réflexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques pour déterminer l'origine de cette anomalie, tant économique que sociale, et en détailler les conséquences individuelles et politiques : la dépression, l'anxiété, les relations de travail sadomasochistes, l'effondrement de l'estime de soi... Graeber en appelle finalement à une révolte du salarié moderne ainsi qu'à une vaste réorganisation des valeurs, qui placerait le travail créatif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de libération plutôt que d'asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d'épanouissement.
Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle une réflexion particulièrement fine sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce « travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles, se révèle pauvre et déresponsabilisant. À l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou réparer des objets dans un monde où l'on ne sait plus qu'acheter, jeter et remplacer. Le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'« économie du savoir ».