Dans la lignée des Mythes de la Seconde Guerre mondiale, vingt erreurs stratégiques d'envergure expliquées par une équipe d'historiens et la rédaction de Guerres & Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka.
La Seconde Guerre mondiale a duré près de six années, aussi longues que terribles. Cette durée s'explique, bien entendu, par les formidables moyens que les belligérants déployèrent sur terre, sur mer et dans les cieux : il était vain d'espérer abattre l'ennemi par une campagne unique ou une bataille décisive. Mais les erreurs commises expliquent aussi que ce conflit se soit éternisé. Si Hitler ne s'était pas obstiné à gagner la bataille d'Angleterre ou à prendre Stalingrad, si la France, en mai 1940, n'avait pas imprudemment lancé ses forces en Belgique et en Hollande, si les Anglo-Américains n'avaient pas débarqué en Afrique du Nord..., la face de la guerre en eût été changée et sa durée vraisemblablement raccourcie.
En traquant les erreurs commises par les deux camps, ce livre vise à explorer la rationalité des acteurs. Car les décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires reposaient sur un ensemble de paramètres qu'il importe de décrire, afin de comprendre pourquoi ils menèrent à l'échec. Les stratégies se fondaient sur des informations parfois imparfaites, sur des moyens souvent limités, sur des hypothèses par moment fallacieuses. Autant de facteurs qui conduisirent, plus d'une fois, au désastre, comme aussi l'orgueil, l'obstination, le carriérisme et l'opportunisme menant à la prise de (mauvaises) décisions.
Autant de cas de figures qu'illustreront, de Stalingrad à " Market Garden ", de la stratégie navale des Japonais à l'insurrection de Varsovie, vingt contributions proposées par les meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Les erreurs : L'appeasement ; Le Japon attaque la Chine ; Hitler choisit l'Italie ; La manoeuvre " Dyle-Bréda " ; Le Haltbefehl devant Dunkerque ; L'armistice de 1940 ; L'intervention italienne en Grèce ; " Barbarossa " ; Ne pas capturer Malte ; Dieppe 1942 ; L'abandon de Singapour ; Le débarquement en Afrique du Nord ; Midway ; La politique arabe du Reich ; Monte Cassino ; Stalingrad ; Le bombardement stratégique ; L'unconditional surrender ; L'insurrection de Varsovie ; " Market Garden ".
La bataille la plus emblématique de la Première Guerre mondiale, aujourd'hui symbole de paix pour l'humanité.
Dans l'écosystème des batailles de la Grande Guerre, Verdun fait figure d'exception mais non à cause des pertes, objets de tous les fantasmes, ni du nombre d'obus tirés, de la violence, de tactiques nouvelles et de mille autres superlatifs - cet affrontement n'est ni plus ou moins « violent » ni plus meurtrier que d'autres. Cependant, elle dénote bel et bien par l'intensité du feu de l'artillerie, la concentration massive d'hommes et l'accumulation des moyens matériels. De ce point de vue, Verdun rassemble déjà toutes les caractéristiques de l'hyperbataille. Pourtant, ce sont les petits groupes de combattants qui font basculer ou relancent l'un des plus longs et meurtriers affrontements de l'histoire.
Emblématique de la guerre de tranchées, immobile, Verdun est pourtant en mouvement incessant sur terre et dans les airs : la guerre de mouvement dans un mouchoir de poche. Discrète dans ses dimensions spatiales, colossale dans les moyens matériels mobilisés pour détruire la nature et tuer les hommes, cette bataille à somme nulle au plan militaire est un géant mémoriel. Une vraie métaphore de la guerre pour les Français tant dans le duel franco-allemand qu'elle représente que dans la cinématique de l'offensive.
Verdun mérite son histoire intégrale dépoussiérée, rajeunie et démythifiée, connectée à l'histoire politique, sociale, économique, technique, culturelle mais avec ses spécificités, qui tiennent à la structure des armées, à leur finalité opérationnelle, aux relations intramilitaires. Ce présent livre l'aborde à hauteur d'hommes, de la vision du caporal à celle du général, de la tranchée aux états-majors, sans être une transcription de récits et sans opposer une histoire par le bas, celle des soldats et officiers qui se battent, souffrent, meurent à une histoire par le haut, celle des généraux et des décideurs. L'une n'existe pas sans l'autre.
Dialogue au sommet sur la guerre en Ukraine Depuis février 2022, chacun d'entre nous est bombardé d'informations sur la guerre en Ukraine. Des informations hachées, parcellaires, souvent contradictoires, dans lesquelles on ne sait comment démêler le vrai du faux. Depuis son début, Michel Goya et Jean Lopez se concentrent sur ce conflit, le premier en tant que chroniqueur militaire pour une chaîne d'information continue, le second comme spécialiste de l'histoire militaire russe et soviétique. Tous deux ont décidé d'entamer un dialogue de plusieurs mois, en échangeant informations et analyses. L'ours et le renard est le résultat de ce long et passionnant échange au jour le jour. Précédés d'une indispensable introduction sur l'histoire longue de la relation russo-ukrainienne, cinq chapitres nous font pénétrer au coeur des combats, relevant les surprises (et elles n'ont pas manqué !), les forces les faiblesses, les bévues, les révélations et les nouveautés apportées par ce conflit qui a déjà fait plus de 350 000 victimes et mis le monde, et singulièrement l'Europe, sens dessus dessous. C'est littéralement les clés d'une Histoire qui se fait sous nos yeux que livrent Michel Goya et Jean Lopez, forts de leurs expériences complémentaires. Cet ouvrage est indispensable non seulement aux amateurs d'histoire militaire mais à tout citoyen désireux de comprendre l'énorme embrasement qui se produit à l'est et dont chacun craint que des flammèches viennent jusqu'à nous.
La plus longue et la plus romanesque histoire d'amour que la monarchie britannique ait jamais connue : celle du roi Charles III et de Camilla. Une histoire dans laquelle Lady Diana n'est pas qu'une " victime "...
Lorsque Charles, prince de Galles, est devenu roi sous le nom de Charles III le 8 septembre 2022, son épouse Camilla, duchesse de Cornouailles, est devenue reine consort, ainsi que l'a décidé la reine Elizabeth II le 5 février 2022.
C'est l'aboutissement de plus de cinquante ans de passion (leur première rencontre se situe en 1971), de doutes, de souffrances, de persévérance, de scandales, de tragédies et d'opprobre avant que cet amour " non négociable " triomphe avec la bénédiction de Sa Majesté la reine qui, elle aussi, a dû affronter les conséquences de cette romance hors normes. Une histoire d'amour qui est à rapprocher de celle de l'arrière-grand-mère de Camilla, Alice Keppel, avec Édouard, prince de Galles, qui deviendra le roi Édouard VII en 1901 à la mort de sa mère, la reine Victoria.
Même la belle-mère de Diana, la romancière à succès Barbara Cartland, n'aurait osé imaginer un tel scénario. Dans cette histoire, la " princesse des coeurs " joue le rôle de la victime tragique mais on verra que la vérité n'est pas toujours aussi simple.
Une enquête haletante riche en découvertes et qui surprendra plus d'un lecteur.
Le 5 mars 1953 meurt Joseph Staline. La fin d'un monde ?
Joseph Staline s'éteint en mars 1953 au terme d'une agonie interminable digne d'une tragédie shakespearienne. Le Vojd a tellement dominé la vie du pays que sa mort soulève une immense vague de chagrin et désoriente beaucoup de monde. Le Kremlin est alors hanté de sourdes craintes d'une nouvelle purge contre des membres de son présidium. Les tensions avec l'Ouest sont de plus en plus alarmantes : après trois années de combats, la guerre de Corée se poursuit sans répit, tandis que les armées américaines et soviétiques se font face dans une Allemagne divisée. À cette même période, au mois de janvier, une nouvelle administration américaine, conduite par le président Dwight D. Eisenhower et le secrétaire d'État John Foster Dulles, prend ses fonctions avec l'intention de " refouler " le communisme, pour se retrouver en fait aussitôt confrontée aux héritiers de Staline et à une série de réformes inattendues.
Ce livre s'ouvre sur le récit de ses dernières heures - avec la description des scènes dantesques de ses funérailles, en présence des partis frères - et remonte dans le temps jusqu'au 19e Congrès du Parti, en octobre 1952, quand le " Petit Père des peuples " prononce son dernier discours en public. Puis il aborde l'hiver 1952-1953, qui voit éclater l'affaire des médecins et se déployer une vaste campagne contre les Juifs d'URSS. Ensuite, il explore la manière dont la presse soviétique et américaine couvre sa disparition et les réactions de la nouvelle administration Eisenhower aux changements dramatiques que traverse Moscou. Car la mort de Staline ouvre une lutte finale pour le pouvoir, qui se conclut sur l'arrestation de celui qui fut longtemps le chef de la sécurité du dictateur, Lavrenti Beria, en juin 1953, point final de ce grand livre.
Joshua Rubenstein mêle avec rigueur et d'une plume alerte l'analyse géopolitique, le récit dramatique des événements, la chronique des individus et le sens du contrechamp, afin d'éclairer cet événement capital qui a changé l'histoire du monde.
En métamorphosant un royaume affaibli du nord de la Grèce en empire planétaire, Philippe et Alexandre de Macédoine ( - 359/ - 323) ont bouleversé le cours de l'Histoire.
À la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l'Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan : son empire s'étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien. Mais son succès n'était pas seulement le produit de son génie personnel et d'une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d'efforts réalisés par son père. L'Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l'assassinat, fort commode, a permis l'arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d'années de combats acharnés et d'indéniables talents de diplomate l'ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible. Tout cela, il l'a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l'âge idéal pour pouvoir s'auréoler d'une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l'Antiquité. Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l'écriture du Nouveau Testament en grec et un empire « romain » hellénophone qui survécut pendant mille ans à l'est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie.
L'oeuvre d'un maître de l'histoire au sommet de son art.
La reine de l'Ancien Régime .
Si on ne présente plus Simone Bertière, on est loin de connaître l'intégralité de son oeuvre. À preuve, ce recueil d'essais, articles et conférences presque tous inédits, qui portent sur les passions de sa vie d'historienne : les figures de proue (les reines naturellement, mais aussi Retz, Condé, Mazarin, Louis XIV et Louis XVI), les crises (en particulier la Fronde), la Cour et le pouvoir royal. Tous ont été revus et corrigés pour cette édition et sont précédés d'un essai stimulant sur l'absolutisme dont l'éminente auteure conclut qu'il n'existe pas.
En voici le sommaire :
1/ 24 heures de la vie d'une reine 2/ Quelques remarques sur le genre biographique 3/ Quatre femmes pour un trône : le remariage de Henri IV 4/ La légende noire de Catherine de Médicis 5/ Régence et pouvoir féminin 6/ Marie de Médicis contre Richelieu, la journée des Dupes 7/ La découverte de la politique par Anne d'Autriche 8/ Retz, un cardinal de cape et d'épée 9/ Tivelin sur le trône. L'image de Mazarin dans les Mémoires de Retz 10/ Retz fut-il un disciple de Machiavel ?
11/ Le prince de Condé, grandeur et faiblesse d'un héros 12/ Mazarin, éducateur de Louis XIV 13/ La prise de pouvoir de Louis XIV 14/ Mazarin et les Français, histoire d'un malentendu 15/ Louis XIV et Mme de Maintenon, la transparente énigme 16/ Marie-Antoinette et Louis XVI. Un couple disjoint 17/ Marie-Antoinette, une femme d'aujourd'hui ?
Le coup de gueule d'un historien en colère.
Exaspéré par les polémiques qui surgissent à tout bout de champ sur Napoléon, relatives particulièrement à l'esclavage, au patriarcat, à sa dictature ou aux guerres que l'Empereur a menées, Thierry Lentz y a répondu dans cet essai argumenté, au ton vif et personnel. Vingt chapitres très enlevés pulvérisent les faux procès, fondés pour la plupart sur l'ignorance et l'anachronisme, parfois sur l'aveuglement idéologique et la bien-pensance, voire la haine de la France et de son histoire, devant laquelle les politiques se courbent trop souvent. Surtout, l'historien impeccable, sans défendre systématiquement Napoléon, rappelle le rôle décisif et pérenne tenu par le Consulat et l'Empire dans la construction de la France contemporaine, jusque dans notre présent et notre intimité. Oui, Napoléon vit en nous, et les Français, dans leur ensemble, ne s'y trompent pas, qui reconnaissent en lui un héros national, avant et à côté de Charles de Gaulle.
Le rôle méconnu de " douze femmes en colère " dans l'avènement de la Russie soviétique.
Certaines sont connues - telles Alexandra Kollontaï, la première femme diplomate au monde, ou encore Nadejda Kroupskaïa, la militante bolchévique et épouse de " Volodia " - ; d'autres le sont moins, comme Fanny Kaplan, qui a tiré sur Lénine, ou Sofia Perovskaïa, la terroriste qui a organisé l'assassinat du tsar Alexandre II ; d'autres encore sont des grandes oubliées de l'Histoire (citons l'étudiante Maria Bogdanova ou la " populiste " Alexandra Dementieva).
Mais toutes ont un point commun : elles ont fait la Russie soviétique. Mues par des sentiments altruistes - instruire les masses paysannes, etc. -, ces égéries sont progressivement devenues des révolutionnaires professionnelles. Leur détermination a ébranlé le tsarisme et a permis à des idéologies utopiques (populisme, anarchisme et communisme) d'inspirer les jeunes générations et de rayonner dans le monde entier. Mais en voulant faire le bonheur du peuple russe, elles ont aussi contribué à l'avènement d'un Parti-État qui a réduit ce même peuple en esclavage, notamment en utilisant la cause des femmes pour asseoir sa domination sur la société.
S'il faut louer l'action de ces combattantes il faut aussi se garder de les idéaliser et d'en faire des victimes du régime communiste dépassées par les événements. Leur part sombre (leur connivence avec le régime totalitaire, etc.) doit aussi être étudiée.
S'appuyant sur un important corpus documentaire français, russe et anglais, enrichi de documents inédits, Andreï Kozovoï propose un ouvrage vivant et accessible qui analyse avec justesse et sans manichéisme le rôle exact de ces femmes puissantes car engagées.
L'agonie d'un système, la fin d'un monde.
C'est à la mort de Leonid Brejnev, le 10 novembre 1982, que commence la longue agonie de l'URSS. Elle durera près de dix ans, mais il suffira de trois jours entre le 19 et le 22 août 1991 pour que s'effondre totalement l'ensemble du système totalitaire lénino-marxiste et qu'implose le pays, donnant naissance à quinze nouveaux États, dont la Fédération de Russie. Depuis la disparition de Staline en 1953, la situation économique en Union soviétique n'a cessé de se dégrader. L'URSS est rongée par le vieillissement de ses dirigeants : dans les années précédant sa mort à soixante-quinze ans, Brejnev, le dernier " tsar communiste ", a déjà été contraint à des reculades humiliantes, en particulier en Afghanistan et en Pologne. Une nouvelle société, des économies parallèles, des contre-cultures et des dissidences que le pouvoir ne peut plus maîtriser se sont développées. Le réformiste Mikhaïl Gorbatchev est finalement élu par le Soviet suprême en 1985. Le 19 août 1991, il est victime d'un putsch. Même si l'action échoue trois jours plus tard, elle précipite la chute du secrétaire général du Parti et celle de l'Union soviétique. En voulant le renverser pour sauver l'URSS, les putschistes ont précipité sa fin. Le régime implose. Les unes après les autres, les républiques proclament leur indépendance.
Dans cette nouvelle édition revue et complétée, Andreï Kozovoï replace notamment Gorbatchev dans son contexte, en mettant en évidence son héritage " libéral ", antistalinien, mais aussi ses racines plus conservatrices, et en particulier son héritage " andropovien " - la période 1982-1985 ayant à bien des égards " incubé " la perestroïka des années 1985-1988. Autant de contradictions qui permettent aussi de comprendre les difficultés de transition que va connaître la Russie après 1991 et sa dégradation progressive vers un régime " illibéral ".
L'ouvrage de référence.
L'histoire de la famille qui a forgé l'Amérique.
Plus encore que les Kennedy, le clan Roosevelt est LA dynastie politique américaine par excellence. Sa longévité s'étend sur trois siècles, elle recense plusieurs héros patriotes lors de l'épopée de la fondation des États-Unis, et elle compte dans ses rangs de grands businessmen et philanthropes typiques de l'aristocratie new-yorkaise du XXe siècle naissant. Surtout, cette famille d'origine hollandaise - bien vite scindée entre deux branches distinctes, celle de Hyde Park et celle d'Oyster Bay - donne deux grands présidents. Theodore (au pouvoir entre 1901 et 1909) puis Franklin (à la tête du pays de 1933 à 1945) guident une Amérique agitée par deux guerres mondiales et la Grande Dépression. Le premier, républicain, est l'un des quatre présidents à avoir son visage gravé dans le rocher du mont Rushmore, tandis que le second, démocrate et élu à quatre reprises à la Maison Blanche, initie entre autres le fameux New Deal et rompt avec l'isolationnisme caractéristique des États-Unis.
Mais le parcours de cette famille est loin d'être une simple histoire d'hommes : Eleanor Roosevelt, femme de Franklin mais aussi grande diplomate et militante, est aujourd'hui encore le modèle parfait de la First Lady ; tandis qu'Alice Roosevelt, fille de Theodore, rebelle et féministe avant l'heure, fut en son temps une superstar mondiale.
Cet ouvrage, digne des meilleures sagas historiques, est le récit d'un pays, d'une famille, mais aussi de nombreux destins, certes liés mais tous uniques.
La première synthèse complète sur le rôle joué par les services de renseignements militaires allemand en France sous l'Occupation.
Si nombre d'organisations du IIIe Reich sont connues de tous - la toute-puissante milice de l'État allemand (SS), la police secrète du parti nazi (Gestapo), ou encore son organe de maintien de l'ordre (SD) -, l'Abwehr, elle, est moins célèbre. Pourtant, elle joue un rôle primordial lors de la Seconde Guerre mondiale puisqu'elle rassemble les services de renseignements militaires du Reich.
Indispensables sur le sol allemand, ces services secrets le sont encore plus en France, dans ce pays d'abord ennemi, puis conquis, qu'il faut surveiller jour et nuit. La principale responsabilité des agents de l'Abwehr dans la France occupée ? Infiltrer discrètement et démanteler complètement le plus de réseaux de résistance possible. Mais quels sont ses méthodes, son organisation et son fonctionnement ? Qui sont les hommes clés (agents retournés, germanophiles convaincus, etc.) qui l'animent ? Comment est structuré son quartier général au Lutétia, hôtel emblématique de Paris ? Enfin, quels sont ses succès, mais aussi ses échecs (débarquement en Normandie non empêché) ?
S'appuyant sur de nombreux fonds d'archives jusqu'ici inexploités (SHD de Vincennes, etc.), Gérard Chauvy propose la première synthèse sur le rôle crucial de l'Abwehr, depuis sa création dans les années 1930 par l'emblématique mais surtout énigmatique amiral Canaris (était-il vraiment le chef de file de la résistance allemande au Führer comme beaucoup le prétendent ?), sa pénétration en France occupée et, enfin, sa dissolution à la fin de la guerre.
Les cousins germains .
Après la chute de la France, en juin 1940, l'Angleterre a bien failli faire la paix avec le IIIe Reich et accepter le partage du monde qu'Hitler lui proposait depuis son arrivée au pouvoir. Nul doute qu'alors l'issue de la guerre eût été tout autre.
En parvenant, sur le fil, à faire échouer ce plan, Churchill n'a pas seulement triomphé des anciens partisans de l' apaisement , regroupés derrière son prédécesseur Neville Chamberlain, l'homme des accords de Munich. Les forces qu'il a vaincues in extremis s'activaient depuis deux décennies, tantôt dans l'ombre, tantôt au grand jour, pour répudier l'ancienne Entente cordiale entre Londres et Paris au profit d'un accord géopolitique global avec l'Allemagne : à cette dernière, la direction politique du continent, assortie d'une intégration économique et financière poussée avec le monde anglo-saxon ; à l'Empire britannique, un leadership écrasant sur le commerce mondial.
Ce rêve n'a pas seulement été poursuivi par de nombreuses figures de l'aristocratie britannique, sans parler d'une partie de la famille régnante, fidèle à ses origines allemandes - à commencer par le roi Édouard VIII, authentiquement nazi. Largement partagé, il avait pour chef de file le gouverneur de la Banque d'Angleterre en personne, Montagu Norman, et ses adeptes se recrutaient dans tous les secteurs de l'opinion, syndicats compris.
Quant à Hitler lui-même, c'est peu dire que sa fascination pour l'Angleterre était inséparable de sa doctrine raciste. Cette dernière fut forgée au contact d'un idéologue britannique, Houston Stewart Chamberlain, considéré par les nazis comme leur second prophète .
Écrite d'une plume alerte et riche de nombreuses révélations, voici l'histoire inédite et prenante de ces liaisons dangereuses qui faillirent changer la face du monde et perdurèrent jusqu'à la chute du IIIe Reich.
Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme.
Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis.
Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.
L'entrée dans la prestigieuse Bibliothèque des Illustres du flamboyant prince d'Orléans.
Philippe d'Orléans (1674-1723), duc de Chartres puis duc d'Orléans, a dirigé la France pendant près de sept ans et demi, de 1715 à 1723. Après la mort de Louis XIV, durant l'enfance de Louis XV, son gouvernement est désigné comme la Régence , sans autre qualificatif, et Philippe lui-même est le Régent par excellence. Fils de Monsieur et de Madame Palatine, neveu du Roi-Soleil, arrière-grand-père du régicide Philippe Égalité, aïeul de Louis-Philippe, le dernier roi des Français, le Régent est une figure mythique de l'histoire de France. Il n'en demeure pas moins un personnage énigmatique, tout à la fois libéral et libertin, réformateur et autoritaire. Prince des Lumières, mais dévoré par sa part d'ombre, il s'inscrit dans la lignée des despotes éclairés , avec toute l'ambiguïté que comportent ces termes contradictoires.
Après avoir publié sa monumentale et prestigieuse Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, en trois volumes, que Perrin a rééditée en 1991, René Grousset avait écrit en 1936 cette Epopée des croisades, une synthèse destinée naturellement à un plus vaste public, qui devint, elle aussi, un classique dont chaque ligne est précieuse.
René Grousset nous conduit de la prédication d'Urbain II à Clermont - en novembre 1095 - à ce 28 mai 1291 qui vit les 200 000 hommes du sultan El Achraf Khalil réduire les dernières défense de Saint Jean d'Acre, l'ultime bastion de ce qui avait été le royaume franc d'Orient. Il raconte avec une clarté, une concision et une qualité de style admirables les neuf croisades qui jalonnèrent ces deux siècles extraordinaires dans l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam. Tout le monde est d'accord pour estimer que les ouvrages du grand orientaliste, qui avait été à toutes les sources possibles, tant du côté musulman que du côté chrétien, restent la référence.
Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques libèrent le camp d'Auschwitz Birkenau, le plus important camp de concentration, de travail et d'extermination du régime hitlérien. Ce jour-là, 2 819 détenus sont délivrés. Mais comment ont-ils fait pour survivre à cinq ans d'enfer ?
Certains ont été utilisés comme cobayes dans les expériences médicales du docteur Josef Mengele. Comme lui, de nombreux médecins SS ont profité de leur affectation à Auschwitz pour réaliser des expérimentations sur les déportés, et participer activement à chacune des étapes du processus d'extermination des Juifs, depuis la sortie des wagons jusqu'à l'entrée dans les chambres à gaz. De l'autre côté du miroir, on trouve les médecins déportés qui, eux, ont fait preuve d'obstination et d'acharnement pour soigner coûte que coûte les malades qui les entouraient.
Comment des membres du corps médical - qui avaient embrassé la carrière médicale pour soulager leur prochain - ont-ils pu commettre de telles atrocités ? À l'inverse, comment les soignants déportés ont-ils réussi à venir en aide aux autres détenus avec le peu de moyens dont ils disposaient ? Et, surtout, comment ont-ils pu rester intègres tout en collaborant avec des médecins SS ?
Dans cet ouvrage qui s'appuie sur de nombreux témoignages, le docteur Bruno Halioua répond à toutes ces questions et retrace avec maestria l'histoire méconnue des médecins d'Auschwitz qui est avant tout l'histoire d'une confrontation entre deux conceptions antinomiques de la médecine.
Ouvrage préfacé et introduit par Claude Quétel.
Le dernier grand témoignage sur Hitler intime.
Le commandant SS Heinz Linge (1913-1980) fut, pendant dix ans, le majordome d'Adolf Hitler. Cet ancien maçon intègre les rangs militaires dès 1933 pour devenir dans un premier temps garde du corps. Il intègre peu à peu le cercle restreint de son maître, dont il est l'un des plus fidèles partisans.
Voici enfin la traduction française de ses Mémoires (With Hitler to the End) que les spécialistes considèrent comme un témoignage de premier ordre pour sa description de l'intime du Führer, petit bout de la lorgnette d'événements considérables au filtre des banalités de la vie domestique. Se révèlent au fil des pages la politique et la guerre ; le gouvernement et les loisirs ; les collègues de l'entourage direct et les dignitaires repus ; les quartiers généraux et la Chancellerie ; le cérémonial et la décontraction ; enfin, les voyages et les séjours au Berghof.
Linge resta aux côtés d'Hitler jusqu'à la fin, réglant après son suicide l'opération d'escamotage de sa dépouille, qu'il sortira du bunker pour y mettre le feu. Il tenta ensuite de sauver sa peau, avec moins de succès : il est capturé par les Soviétiques. Commence alors la deuxième grande aventure de sa vie, celle-ci bien moins agréable et confortable. La documentation moscovite nous révèle ainsi qu'il fut un des grands témoins utilisés par les services de sécurité et le ministère de l'Intérieur Béria pour rédiger à l'attention de Staline un épais " dossier Hitler ".
Présenté et commenté par Thierry Lentz, ce document exceptionnel entrera rapidement dans les bibliothèques de tous les amateurs des secrets du IIIe Reich.
Présentés et annotés par Thierry Lentz.
A l'origine de la légende du "machiavélisme", Le Prince est en réalité un manuel destiné à fournir au "Prince" qui viendra gouverner l'Italie les recettes qui lui permettront de sauver le pays. Les guerres d'Italie l'ont en effet ravagé en tous sens, et les principautés italiennes n'ont pu opposer aux armées étrangères (françaises, espagnoles...) que d'inefficaces troupes de mercenaires, les condottieri. Machiavel, qui n'est plus aux affaires depuis le retour des Médicis à Florence, appelle donc à une refondation politique nécessaire, autour d'un Prince nouveau. A ce Prince, il faut fournir des modèles, et des "contre-modèles". Ce souci de l'efficacité vaudra à ce qui est sans doute le premier véritable manuel moderne de sciences politiques la réputation sulfureuse qui l'a poursuivi jusqu'à nos jours.
Depuis Romulus jusqu'à la chute de l'Empire, ce livre secoue nos certitudes sur le monde romain et tend parfois un miroir à nos préoccupations contemporaines. Giusto Traina, en mille échappées buissonnières qui obéissent pourtant à un maillage dense de références, nous fait entrer dans les arcanes de la politique, de la religion, de l'immigration, et fait dialoguer sur le sujet les grands penseurs antiques et actuels. Faisant fi des anachronismes langagiers, il nous parle de fake news et de politique spectacle, d'accès à la citoyenneté entre asile généralisé et fermeture, d'images paradoxales de l'Urbs, de génocides étalés avec complaisance à côté de quelques discours humanitaires, d'une hostilité prétendue au progrès scientifique, de représentations du limes construites en réalité au XIXe siècle, d'une extraordinaire et bien réelle capacité à gérer de terribles défaites (parlera-t-on de résilience ?), de l'escamotage des langues de l'Empire autres que le latin et le grec - du moins jusqu'aux prêcheurs chrétien -, de l'importance des prodiges et de la multiplicité des cultes locaux, ou encore des " invasions barbares " et du foisonnement des hypothèses sur la chute de l'Empire... Un récit irrévérencieux, passionnant et décapant qui nous entraîne loin des légendes et des lieux communs.
Il ne s'agit pas d'une histoire de la monarchie française, mais de celle de « nos rois » : ceux dont le règne a le plus marqué l'histoire nationale. Si Franck Ferrand évoque, par souci de clarté et de filiation, les premiers (jusqu'au début de la dynastie capétienne) et les derniers monarques (jusqu'à Louis-Philippe), il s'attache principalement à raconter la vie et l'oeuvre de quatorze d'entre eux, depuis Philippe-Auguste jusqu'à Louis XVI. Soit, entre ces deux souverains, les figures de Saint Louis, Philippe Le Bel, Charles V, Charles VII, Louis XI, Louis XII, François Ier, Henri III, Henri IV, Louis XII, Louis XIV et Louis XV. Des portraits enlevés, écrits avec grâce et servis par une superbe iconographie (une centaine d'illustrations dont plusieurs tableaux généalogiques). La véritable histoire des « rois qui ont fait la France ».
Une histoire limpide de la guerre froide.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que rien ne ralentit l'expansion de Staline, l'équipe du nouveau secrétaire d'État américain George C. Marshall planifie la reconstruction d'une Europe de l'Ouest en ruines, avec l'intention d'en faire un rempart contre l'autoritarisme communiste. Cette entreprise ambitieuse et coûteuse entraîne dans sa lancée la création de l'OTAN et de l'Union européenne telles qu'elles façonnent encore les relations internationales. En regard, le bloc de l'Est se structure et se durcit, donnant naissance à la guerre froide dont ce grand livre raconte l'histoire en auscultant ses origines.
Comment l'essor de la marine a joué un rôle moteur dans l'émergence de la France moderne.
L'identité maritime de la France s'est façonnée au fur et à mesure que la monarchie capétienne portait ses limites vers le littoral de l'Atlantique et de la Méditerranée. Des provinces telles que la Bretagne ou la Provence ne sont pas intégrées à la France avant le XVIe siècle, voire le milieu du XVIIe siècle dans le cas de la Flandre et du Roussillon. Le long règne de Louis XIV (1643-1715) représente à cet égard une époque de mutation du vieux royaume terrien. C'est le siècle du développement de la marine royale qui tient tête aux puissances maritimes de l'Europe du Nord-Ouest, de l'essor des pêches lointaines vers les bancs de Terre-Neuve, des exploits réalisés par les corsaires de Saint-Malo et de Dunkerque, de l'expansion du commerce vers le Levant et les Antilles, des premiers voyages dans la mer du Sud (le Pacifique). Les portes de la mer s'ouvrent à coups de décisions politiques et de grands projets portuaires, comme à Lorient, Rochefort ou Sète, autant de ports qui sont fondés au cours des années 1670, tandis que Brest, Toulon, Dunkerque et Marseille sont remodelés par des architectes et des ingénieurs de talent, tels Vauban.
Une grande synthèse qui offre aussi une histoire de la vie quotidienne des marins du Grand Siècle.
Deux millénaires de leaders chinois : la verticale du pouvoir.
La riche, cruelle et complexe histoire de l'empire du Milieu, qui se déroule sur plus de deux millénaires, est ici racontée à travers les portraits de ses dirigeants les plus emblématiques. Parmi ceux ayant régné depuis Qin Shi Huangdi au IIIe siècle avant J.-C. jusqu'à Puyi, déchu en 1912, le présent ouvrage en a retenu vingt-cinq, ajoutant cinq empereurs républicains plus proches de nous, présidents de la République de Chine, puis de la République populaire à partir de 1949 (Sun Yat-sen, Chiang Kai-shek, Mao Zedong, Deng Xiaoping et Xi Jinping). Presque tous n'ont eu qu'un seul souci : l'exercice entier du pouvoir.
Hautes en couleur, ces biographies sont fondées sur de nombreuses anecdotes révélées par des sources anciennes, rares et méconnues. Elles soulignent les traits constants d'une civilisation unique et prodigieuse. C'est toute l'histoire de la Chine qui défile ainsi sous la plume enlevée de Bernard Brizay.