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IRENE SOKOLOGORSKY
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« Que ressent une époque en train de périr envers ce qui vient à sa place? » L'imposant André Babitchev, éminent et arrogant membre du trust soviétique de l'industrie alimentaire et directeur d'une usine de saucisses dernier cri, recueille chez lui un homme qui dormait ivre au coin d'une rue, un homme que la nouvelle société a laissé sur le côté, Nicolas Kavalérov.
Celui-ci devient pour un temps son serviteur et son parasite:
Car le véritable protégé de Babitchev, Volodia Makarov, le prototype de l'homme nouveau, le jeune footballeur triomphant qu'aime la jeune fille dont Kavalérov est lui-même amoureux, sera bientôt de retour...
D'un côté les hommes nouveaux, sportifs, matérialistes, soucieux d'hygiène et de rendement. Au xixe siècle ils dissé- quaient les grenouilles, aujourd'hui ils construisent des avions et des combinats géants de saucisses. De l'autre côté l'éternel « homme du souterrain », intelligent et inutile, individualiste et terré dans son trou, dévoré par l'envie. [...] La sobriété de style d'un Bounine, la sophistication des constructivistes, l'imper- tinence d'un dandy se marient au burlesque et à l'inquiétant. (G. Nivat).
Fable symbolique d'une ironie féroce sur le fossé entre ceux du monde d'hier et qui ne sont rien et les vainqueurs du monde nouveau, L'Envie remporta à sa parution en 1927 en Union soviétique un immense succès : il était le roman crucial de son temps... Si moderne !
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Révolte rue Soljénitsyne
Valéry Lébédinski
- Ginkgo
- Lettres D'ici Et D'ailleurs
- 13 Mars 2023
- 9782846795159
A Moscou au début du XXIe siècle une rue s'enflamme car il est proposé de renommer la rue Grande Communiste en rue Soljenitsyne. Toute la mémoire de la Russie du XXe siècle ressurgit, entre ceux qui ont connu le goulag et ceux qui ont été du côté du parti, notamment l'un d'entre eux qui se souvient de ces années et de sa lutte contre un jeune auteur nommé Soljenitsyne...
Révolte rue Soljénitsyne est-elle un document ou une fiction ?
Elle donne à voir des périodes de la vie en URSS et dans la Russie post-soviétique.
Elle dépeint les agissements du NKVD/KGB tels qu'ils ont été. En ce sens, elle dit de part en part la vérité, mais ce n'est pas pour autant un document, c'est une oeuvre littéraire qui, au sein d'un tableau qui reflète parfaitement la réalité, fait place à des éléments de fiction. -
Une écriture mûre et efficace, des personnages saisissants : Mikhaïl, dit Skvaer, provincial arrivé dans la grande ville, subjugué par elle, englouti par elle. Qu'ils sont nombreux, ces étudiants qui n'étudient pas, qui se droguent et se perdent dans la mégapole... , Vadim et Nikita, qui parcourent le pays en auto-stop, et Nastia, auto-stoppeuse solitaire qui dissimule sa féminité autant que faire se peut. Tous ces jeunes vont se retrouver à Oufa, partager leurs expériences, leurs fuites devant le réel, devant l'avenir. Et, comme le dit si bien Vadim, « en matière d'auto-stop, seuls les termes sont américains.
Quant au fond, c'est la grande-route russe et d'une mélancolie non moins russe qu'il s'agit. »
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Ecrit dans les années 1960, situé dans une petite ville soviétique d'Extrême-Orient mise en émoi par l'arrivée de fruits exotiques, ce roman culte de Vassili Axionov a pour héros des jeunes gens avides de liberté et d'air pur.
Un bateau chargé d'oranges accoste dans un port des Iles Kouriles, au sud du Kamtchatka, en Extrême-Orient soviétique. Cela se passe dans les années 1960 du XXe siècle et à deux cents kilomètres à la ronde, chacun abandonne ses occupations et se précipite. Cinq personnages, Victor Kalyga, Nicolas Kaltchanov, Herman Kovalev, Lucia Kravtchenko, La Racine, se racontent et racontent leur course aux oranges.
Vassili Axionov dressait alors, dans ce roman, le portrait d'une génération de jeunes gens mécontents de la vie qu'ils découvraient mais qui pensaient encore pouvoir la changer.
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