Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Prix
RENE-NOEL RAIMBAULT
-
Avec la collaboration de Ch.-P. Vorce. Nouvelle édition en 2000
-
«Elle était arrivée au sol avec sa robe, que le vent avait déchirée ou libérée des courroies du parachute, remontée jusqu'aux aisselles, et elle avait été traînée le long du terrain jusqu'à ce qu'elle fût rejointe par une foule hurlante d'hommes et de jeunes gens, au centre de laquelle elle était maintenant étendue à terre, vêtue seulement, des pieds à la ceinture, de boue, des courroies du parachute et de ses bas.»
-
Une rose pour Emily ; autres nouvelles
William Faulkner, Rene-Noel Raimbault
- Folio
- Folio 2 Euros
- 2 Octobre 2002
- 9782070425495
Au centre des plus célèbres nouvelles de William Faulkner, trois portraits de femmes denses et profonds : la tragique Miss Emily, cloîtrée dans sa maison comme dans ses souvenirs ; Minnie Cooper, vieille fille tourmentée par l'indifférence des hommes jusqu'au meurtre, et Nancy, la blanchisseuse noire abandonnée par son mari, dont le jeune Quentin raconte les peurs et les superstitions.
-
La renommée de Faulkner romancier a trop souvent obscurci un aspect pourtant capital de l'oeuvre de celui qui fut l'un des plus grands écrivains de notre siècle : les nouvelles.À ce titre, ce recueil, le premier qu'il publia aux États-Unis en septembre 1931, aussitôt après Sanctuaire, est particulièrement précieux. Dédié à sa femme et à son premier enfant qu'il devait perdre en bas âge, il comporte, entre autres, la plus célèbre nouvelle de Faulkner, Une rose pour Emily.On interprète généralement cette nouvelle comme une allégorie de la décadence, construite autour de la vie d'une vieille fille de Jefferson, Miss Emily Grierson. On peut voir dans ce texte une image de la séduction du Sud aristocratique (Miss Emily) par le Nord, vigoureux et entreprenant (Homer Barron).Un rose pour Emily fut aussi, avec Septembre ardent, le premier texte de Faulkner à paraître en français, dans l'hiver 1931-1932.
-
«- Où essayez-vous d'aller, madame ?- À Jefferson.- Jefferson, vous lui tournez le dos, madame.- Je sais, il a fallu que je fasse un détour à cause d'un arrogant et insupportable vieux nègre qui a mis sens dessus dessous tout le comté, lequel soutient mordicus qu'il a assassiné un blanc.»
-
Les critiques ont compris dès sa parution que cette oeuvre constituait l'effort le plus ambitieux de son auteur.En octobre 1948, Faulkner notait à propos de Parabole : «C'est l'histoire du Christ dans l'armée française, un caporal et une escouade de douze hommes, un général qui est l'Antéchrist, et qui l'attire au sommet d'une colline pour lui offrir le monde. Symbolique et irréel... Le corps du caporal est choisi pour celui du soldat inconnu. Le Christ revit dans la foule.»Parabole est une métaphore : «Quand le dernier glas du destin aura sonné et disparu du dernier et dérisoire rocher suspendu inamovible dans le dernier couchant rouge», disait Faulkner en parlant de l'homme, «il y aura quand même un bruit, un seul : celui de sa petite et inépuisable voix, parlant encore.»Faulkner tente ici l'impossible : élever cette «petite voix» de l'écrivain perdu dans un siècle d'aliénation à la puissance des grandes orgues de l'humanisme.
-
Le faune de marbre ; le rameau vert
William Faulkner, Rene-Noel Raimbault
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 14 Mai 1992
- 9782070327072
«Qu'est-ce au fond qu'Un faune de marbre (malgré l'emprunt du titre à Hawthorne, aucune filiation ne peut être prouvée) ? Un cycle pastoral, très soigneusement structuré en dix-neuf poèmes dont un prologue et un épilogue. S'il est tout à fait conventionnel, par exemple, que la moitié des poèmes ait pour époque et pour cadre le printemps - la saison du renouveau, de l'énergie retrouvée avec les illusions -, il est plus révélateur que chacun soit centré sur un moment ou sur un caractère atmosphérique différent : la pluie, mai, le clair de lune, les bois au couchant, la nuit, etc. Le cycle est donc fait de variations d'ordre pictural (VI, VII) ou musical (XII, XVII). La tonalité générale est élégiaque, les sonorités longues, étouffées, et mouillées : la tristesse et, en effet (selon les voeux de l'auteur), la note dominante - et programmée. Le faune souffre d'être en prison, voué aux rêves et aux soupirs, évoquant des choses que je sais mais ne peux connaître : le monde entier l'appelle, lui que le marbre à jamais emprisonne. C'est donc en voyeur pétrifié (on trouve dix-sept fois dans le recueil le verbe to watch ou ses équivalents) qu'il assiste au déroulement des saisons, entend l'appel enjôleur de Pan, contemple la grâce bouleversante des peupliers frêles comme des filles, connaît le froid de la nuit, l'explosion du printemps, le vacarme des danses nocturnes et le silence des couchants - enfin, au retour du printemps, se retrouve triste prisonnier dont le coeur ne connaît que la neige de l'hiver. Toutes proportions gardées, Un faune de marbre évoque un drame à la manière de celui qui constitue l'argument de Igitur de Mallarmé.» Michel Gresset.
-
Descends, Moïse
William Faulkner, Rene-Noel Raimbault
- Gallimard
- L'imaginaire
- 4 Janvier 1991
- 9782070721870
«Il avait seize ans. Pendant six ans, il avait écouté parler les hommes. Depuis six ans, il avait entendu la fine fleur de tout ce qu'ils disaient [...] de la brousse, des grands bois, plus vastes et plus anciens qu'aucun titre enregistré [...].Ce qu'ils disaient des hommes, ni blancs, ni noirs, ni rouges, mais des hommes, des chasseurs [...] et des chiens, de l'ours et du cerf [...] le plus beau de tout ce qu'on entendait, les voix que l'évocation du passé, le souvenir, le souci d'exactitude rendaient contenues, graves, circonspectes...Puis il eut vingt et un ans.»
-
«Mais c'était cela : avant même que l'on découvrît le moyen de les écrire, des vieillards avaient fait à des jeunes gens et à des enfants des récits de guerre et de batailles : et quel rigoriste pointilleux y avait-il là, alors, pour ergoter sur le lieu ou la date ? qui se souciait de poser des questions : "Allons, vieux, dites la vérité ; avez-vous vu cela ? Y étiez-vous réellement ?" Car toutes les guerres se ressemblent : la même poudre détonante quand il y eut de la poudre, le même coup d'estoc et la même parade, avant qu'elle n'existât : les mêmes contes, les mêmes récits, le même que la dernière ou que la prochaine fois. Nous savions donc qu'il y avait une guerre.»
-
Docteur Martino ; musique noire ; dr. Martino ; black music
William Faulkner, Rene-Noel Raimbault
- Gallimard
- Folio Bilingue
- 2 Septembre 2010
- 9782070437023
Si l'oeuvre de Faulkner romancier a tendance à occulter celle du nouvelliste, les textes publiés ici n'en étaient pas moins importants aux yeux de l'écrivain. Malgré deux thèmes proches, le rejet du pouvoir manipulateur de la femme-mère, et une certaine peur fascinée de la sexualité, ces nouvelles montrent deux aspects bien différents de Faulkner : Le docteur Martino est un texte ambitieux, laissé adroitement dans l'irrésolution. Musique noire dit l'entrée du poète visionnaire dans l'univers de la création, sous le masque du faune.
-
John, compositeur new-yorkais anarchiste, Chris, fermier du Middle West et Fuselli, employé à San Francisco, sont jetés dans la Grande Guerre par l'armée américaine. Dans l'attente d'un assaut probable, dans l'antichambre de la mort, les occupations sont tristes : le jeu de cartes, l'alcool, les françaises qu'on voudrait trousser... Entre dialogues crus et descriptions au style soutenu, l'auteur questionne à chaque page. Au coeur des tranchées, les petites saletés se camouflent sous les grandes vertus. Dos Passos décrit ici le conflit de l'homme face à la guerre, de l'Amérique face aux moeurs françaises. De ces luttes et de cette répétition du monotone, émerge l'universalité de la condition humaine, mais à travers ses penchants pour l'alcool, le sexe, l'ego, l'ambition...
-
-
Le Comté de Yoknapatawpha et la petite ville de Jefferson, Mississipi, bien connus du lecteur faulknérien, sont aussi le cadre d'Histoires diverses. Non seulement les lieux, mais aussi les personnages, rattachent étroitement ces dix-sept nouvelles au «Livre», selon l'expression de Faulkner, c'est-à-dire à l'oeuvre dans son ensemble. Car nous retrouvons ici plusieurs membres des grandes familles qui composaient la trame de l'oeuvre romanesque:Les Snopes (dans L'Incendiaire, et Centaure de bronze) par exemple; le Major de Spain (dans une Chasse à l'ours et L'Incendiaire); Miss Burden, gardienne de l'honneur et qui veut sauver Oncle Willy de la drogue et du péché (Oncle Willy) et d'autres encore. Nous pénétrons à nouveau dans ce Comté du Deep South, où vivent côte à côte, sinon en bonne intelligence (comme dans Pauvres Indiens), les planteurs blancs, les vieux domestiques noirs et les Indiens Chickasaws. Histoires diverses complète en l'enrichissant la chronique du Comté de Yoknapatawpha.
-
Publié en 1934, ce recueil rassemble quatorze histoires dont Faulkner réutilisera quelques-unes dans des livres ultérieurs. Ceci montre l'importance qu'il accorda à ce volume, le deuxième recueil de nouvelles qu'il publiait après Treize histoires. Livre composite, les récits traitent de la guerre aérienne de 14-18 ou apportent des témoignages recueillis au cours des grandes épreuves de l'histoire américaine, comme la guerre de Sécession. Souvent Faulkner, en grand virtuose, rehausse l'intrigue de terribles dénouements oniriques et invite le lecteur à découvrir les mystères qui l'obsèdent, portant sur le monde contemporain un regard étonné, critique et généreux.