Alors que les forces russes envahissent l'Ukraine et que la guerre devient une réalité dévastatrice, en février 2022, Andreï Kourkov tient une chronique au jour le jour. À la fois journal personnel et commentaire politique et historique, ce texte explore les relations entre l'histoire ukrainienne et l'histoire russe, mais aussi entre les deux langues du pays. En décrivant comment une société pacifique fait face à l'occupation, l'auteur nous montre une culture qui, contrairement aux affirmations de Poutine, est singulière et démocratique, libérale et diverse - une culture qui « résistera jusqu'à la fin ».
Avec son regard aiguisé sur les événements et son amour des gens, Kourkov dresse le portrait d'un peuple uni dans la lutte contre sa disparition. Le pain est cuit et partagé dans les ruines. Un homme amputé trouve une place dans un train d'évacuation, des grands-mères fuient les villes occupées avec leurs coqs sous le bras... Et malgré tout, l'espoir reste le plus fort : des enfants naissent dans les caves, les fermiers cultivent leurs champs malgré les mines et les bombardements.
Dans son journal, Kourkov entrelace son histoire personnelle avec celle des autres Ukrainiens déplacés, et des communautés qui leur viennent en aide avec une générosité extraordinaire. Ensemble, ils attendent le moment où il sera possible de rentrer chez eux en sécurité.
Ce livre est une histoire de l'Ukraine, du territoire et des hommes qui l'habitent, depuis Hérodote jusqu'à Zelensky. Racontée avec brio à travers une suite d'événements et de portraits des protagonistes insérée dans l'histoire politique, économique et militaire de l'Europe et dans celle de la chrétienté ; les deux présentées dans leurs grandes lignes mais sans simplifications excessives. La moitié du livre traite de la période antérieure à la Première Guerre mondiale, ce qui laisse assez de place pour une histoire plus détaillée de l'époque contemporaine. L'ambition de l'auteur vise toutefois un objectif plus difficile à atteindre que celui de simplement raconter à ses lecteurs l'histoire d'un pays souvent mal connu. Il essaie de leur faire comprendre toute la complexité de la situation de l'Ukraine en dévoilant ses racines historiques. Il y réussit pleinement en montrant comment un ensemble humain traversé par des frontières écologiques, religieuses, linguistiques, politiques, et dont les composantes ont vécu des passés fort différents, construit une identité commune, devient une nation et se donne un État. Serhii Plokhy évite toute apologie, ne cache pas les faces sombres du mouvement national ukrainien et les énormes difficultés d'apprentissage de l'indépendance face à un voisin, la Russie, puissant et hostile. Cette histoire de l'Ukraine est aussi celle de la Russie, l'une n'étant pas intelligible sans l'autre. À ce titre, elle est une excellente introduction à la compréhension du conflit actuel.
Poutine a fabriqué une fausse histoire russe, définie par une essence métaphysique qui justifierait sa prétention à un leadership mondiale, en imposant à la planète entière ses valeurs profondément réactionnaires, qui gouvernent sa politique intérieure. La réactivation de la vieille dynamique impériale va bien au-delà de l'espace entourant le territoire russe : cela est la nouveauté. Le livre analyse le rapport entre répétabilité de structures anciennes et événements singuliers actuels. La dimension impériale, le patrimonialisme, la personnification du pouvoir et sa légitimité transcendée, le refus des éléments émancipateurs dans le libéralisme politique... autant de strates érodées, mais encore actives de l'histoire russe. L'auteur les expose et les met en rapport avec les propos officiels sur l'Ukraine, la guerre et l'Occident. C'est un livre d'histoire qui éclaire la densité de l'actualité et dévoile les ambitions en jeu dans cette croisade messianique.
Comment parler aujourd'hui de l'Ukraine ? Comment rédiger ce petit livre qui prétend fouiller l'âme ukrainienne comme le font tous les ouvrages de notre collection ? Ces deux questions ne nous ont pas quitté avant de publier ce récit d'un soulèvement, d'une histoire et d'une redécouverte.
Car l'Ukraine est aujourd'hui tout cela. Ce berceau de la culture slave et de la religion orthodoxe n'est plus que le fantôme de ce pays dynamique, porté par une société civile d'une incroyable vitalité, qui avait éclos au fil des années 2000.
Ce livre est logiquement une lettre d'amour à l'Ukraine, écrite par un ancien correspondant basé à Kiev. « Génération Volodymyr », oui. Parce que ce prénom présidentiel, aujourd'hui, symbolise ce que l'âme d'un peuple est d'abord : le refus forcené de disparaître.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Tetiana Ogarkova et Volodymyr Yermolenko (jounraliste et philosophe), Bohdana Neborak (écrivaine) et Bohdan Lohvinenko (écrivain).
Régulièrement présente dans les médias depuis une dizaine d'années, l'Ukraine est au coeur de l'actualité internationale depuis l'invasion russe du 24 février 2022 qui a transformé en guerre chaude un conflit qui semblait gelé à l'est depuis 2014.
Les nombreuses analyses et débats consécutifs à cette invasion furent l'occasion de mesurer combien notre connaissance de ce pays était lacunaire, se limitant souvent aux clichés d'une Ukraine berceau de la Russie, terre des cosaques, grenier à blé de l'URSS et d'une succession de gouvernements entachés par une corruption massive.
Partant de ces idées reçues, auxquelles s'ajoutent désormais celles directement liées à la guerre, Alexandra Goujon dresse un portrait précis et documenté de cette Ukraine qui nous est désormais plus familière.
Peu de villes ont autant souffert que Smolensk, incendiée lors de sa conquête par les troupes napoléoniennes, martyrisée par les nazis. Le nom de cette « Ville héros », l'une des plus vieilles cités de Russie qui commande la route des grandes invasions venues de l'Ouest, résonne sans cesse dans l'histoire du pays. Stendhal y écrivit ses plus belles pages sur la « déplorable catastrophe » que fut l'invasion de la Russie par la Grande Armée. Patrie de Mikhaïl Glinka et de Youri Gagarine, Smolensk fut également l'un des laboratoires du bolchevisme et de la répression stalinienne. Les victimes de ses tueries de masse sont ensevelies à quelques kilomètres, dans la forêt de Katyn où les bourreaux du NKVD, la police politique soviétique, massacrèrent 4 400 officiers polonais au printemps 1940. Soixante-dix ans plus tard, en 2010, l'avion présidentiel polonais avec la délégation venue leur rendre hommage se crashait non loin de son aéroport là où, en 1943, Hitler aurait dû mourir si la bombe placée dans son avion avait explosé. Toujours immortelle derrière sa ceinture de remparts, parsemée des clochers baroques de ses nombreuses églises, Smolensk illustre aussi l'obsession des Russes pour la « Grande Guerre patriotique », portée à son paroxysme par Vladimir Poutine. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de ses 27 millions de morts est devenu la matrice de celle qu'il a déclenchée en Ukraine. Conjuguant avec maestria récit historique et grand reportage, passé et présent, François Malye entraîne le lecteur par ce texte enlevé, nerveux, riche en anecdotes qui croise l'héritage des grands mémorialistes du Premier Empire avec un récit personnel qui n'est pas sans évoquer la prose de Jean-Paul Kauffmann.
Ce livre relate l'effroyable récit d'un des rescapés de l'Holodomor, la famine planifiée par Staline dont la folie fit des millions de victimes.
Au début des années 1930, le dictateur soviétique décida d'appliquer sa politique agricole, quitte à recourir à la contrainte et à éliminer physiquement ceux qui refusaient de le suivre. L'Ukraine et sa population comptèrent parmi ses tristes victimes.
Ce précieux témoignage, raconté par le témoin lui-même et couché sur le papier par sa fille, est l'un des rares sur le sujet. Malgré la noirceur du propos, il est, de bout en bout, teinté de cet optimisme qui a permis à son héros de survivre.
Près d'un siècle plus tard, l'histoire semble se répéter, avec son lot de tragédies et de drames. Le conflit qui se joue aux portes de l'Europe depuis février 2022 est un triste recommencement de l'Histoire au moment même où la reconnaissance de l'Holodomor en tant que génocide fait l'actualité du Parlement européen ainsi que de plusieurs pays occidentaux. La réédition de ce récit s'imposait donc d'elle-même.
La meilleure histoire de la Russie.
Fruit de plus de dix ans de travail, ce maître-livre raconte la riche et grande histoire de la Russie, des origines à la fin de l'URSS, en passant par l'établissement d'une autocratie impérialiste assise sur la force de l'orthodoxie et d'un nationalisme conquérant. Un classique dont l'ampleur et l'intelligence se conjuguent avec un rare bonheur d'écriture, ici présenté dans une édition entièrement revue et augmentée d'une préface inédite de Marie-Pierre Rey.
C'est un travail sans équivalent, une lecture indispensable pour qui s'intéresse au pouvoir de la Russie et s'interroge sur son avenir.
Jean-François Revel
Et si la crise économique qui terrasse le pays accouchait d'un nouveau miracle grec ? Partout, de l'anarchique Athènes aux îles les plus touristiques de la mer Égée, une nouvelle odyssée hellénique prend forme. Au culte du palikare, ce héros romantique de la lutte pour l'indépendance, succède aujourd'hui une volonté de ne plus se laisser étouffer par les clans politiques, le clientélisme et la corruption.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit riche en anecdotes et en souvenirs poignants, puis à l'écoute de grands intellectuels, les clichés sur une Grèce désemparée. Sans rien cacher des responsabilités politiques des gouvernements successifs et sans masquer l'ampleur du défi posé par l'émergence des extrémismes. Un voyage culturel, linguistique, épicurien et historique pour mieux connaître les passions grecques. Et donc mieux les comprendre.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Tassos Anastassiadis (historien), Thomas Maloutas (sociologue) et Petros Linardos (économiste).
Son isolement est une légende. Durant la Guerre froide, sous le joug communiste du paranoïaque Enver Hoxha, l'Albanie semblait une forteresse inexpugnable. À la lisière de l'Italie et de la Grèce, ouverte sur l'Adriatique, ce pays méconnu paraissait figé dans son idéologique solitude.
Changement de cap. Depuis l'effondrement du communisme, l'autre visage de cette nation de montagnards perchée au-dessus de la mer a fini par émerger. Pays dominé par la loi des familles et des clans, mais où la chaleur de l'amitié et des relations personnelles transcende tous les clivages et toutes les barrières, une nouvelle Albanie a peu à peu pris le dessus. On y rit, on y boit, on y accueille l'étranger à bras ouverts, dans un climat unique de générosité musulmane et de fête toute balkanique.
Ce petit livre n'est pas un guide, c'est un décodeur. Un verrou que l'on fait sauter. Il raconte l'âme d'un peuple que la folie de ses dirigeants tenta de faire sortir de l'histoire. Il dit la volonté des jeunes Albanais de retrouver le chemin de l'Europe. Car comprendre l'Albanie impose d'abord d'en saisir les règles et les coutumes immémoriales.
Un grand récit suivi par des entretiens avec Andi Pinari (historien), Ermela Teli (actrice) et Besnik Mustafaj (écrivain).
Appelée « démocratie illibérale » par son Premier ministre, Viktor Orbán, la Hongrie échappe aux grilles de lecture des pays occidentaux. Au cours de leur histoire, les Hongrois n'ont cessé de questionner leur identité, d'ériger leur souveraineté en dogme. Héritiers d'un royaume fondé en l'an mil, ils ont été privés de leur indépendance tour à tour par l'Empire ottoman, les Habsbourg et, au xxe siècle, par l'occupation nazie puis le régime communiste. Cultivant leur spécificité culturelle, l'originalité de leur langue et de leur histoire, les Hongrois n'ont finalement jamais retrouvé les frontières du royaume fondé par saint Étienne. Ils ont construit un récit victimaire, rythmé par des épisodes de révolte que la politique mémorielle exalte encore de nos jours. Catherine Horel montre combien l'idée de nation en Hongrie a toujours été particulièrement sensible. En nous éclairant sur l'histoire longue du territoire, des héros, des mythes et des lieux de mémoire, elle nous en donne des clés de compréhension indispensables aujourd'hui.
Dans ce livre de 2003 devenu un classique, Timothy Snyder retrace, sur une durée de plus de quatre siècles, la construction et la reconstruction de l'idée de nation dans l'Europe du Nord-Est.
À l'orée de l'ère moderne, en 1569, la création de la République polono-lituanienne, dite aussi des Deux Nations, couvrant les territoires polonais, bélarusse, ukrainien et balte actuels, correspondait à une vision de la nation ouverte, fondée sur la citoyenneté et tolérante envers les langues et les religions. Elle acceptait en outre les diverses allégeances politiques en vigueur sur ces territoires.
Selon l'historien américain, cette formule s'est brisée avec la révolution polonaise de 1863 et l'émergence du nationalisme moderne, qui lui a substitué une conception de la nation ethnique, linguistique et religieuse. Cette dernière ne tardera pas à susciter d'innombrables atrocités, qui culmineront, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, dans les provinces de Galicie et de Volhynie, avec les effroyables nettoyages ethniques réciproques entre Polonais et Lituaniens.
La synthèse de cette histoire de longue durée, Timothy Snyder la trouve dans le fait que, quelque amère qu'ait été la reconstruction de ces nations, une politique polonaise sage et ambitieuse a abouti, après la chute du communisme, à l'abandon des revendications territoriales entre voisins orientaux, au gel des frontières issues de la décomposition de l'Union soviétique et à la construction de l'avenir par une intégration à l'Ouest (OTAN et Union européenne).
Selon Timothy Snyder, le legs de la vieille République polono-lituanienne protomoderne reste ainsi visible à qui se donne la peine de regarder sous les cendres de la géopolitique moderne.
À la croisée des empires romain, ottoman, austro-hongrois et russe, la Roumanie arbore un destin unique, broyée par les décennies de plomb de la dictature, et aujourd'hui animée d'une extraordinaire vitalité européenne.
Il fallait, pour raconter cette si fertile terre balkanique, ouverte sur la mer Noire, un auteur capable de l'aborder sous tous les angles, sans préjugés, à la fois analyste politique, conteur historique et fin lettré. Henri Paul a réussi cette prouesse de nous écrire une chronique roumaine inégalée, peuplée de personnages hauts en couleurs et scandée par un récit impressionniste digne de Paul Morand, l'un de ses prestigieux prédécesseurs. Culture, arts, gastronomie, religion, humour, mais aussi gangrène de la corruption et dangereuse ambiguïté de la classe politique. Tout y est.
Ce petit livre est le roman d'une rencontre, celle entre l'auteur et les Roumains. Une prose unique, sans fard, érudite, fidèle à la grande tradition intellectuelle de ce pays où la langue française demeure une fête.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Lucian Boia (Je lutte contre toute une armée d'historiens nationalistes), Vintila Mihailescu (Le communisme n'a pas réussi à construire un monde nouveau et à changer le paysan roumain) et Cristian Mungiu (Un personnage qui ne paie pas de mine, malin et débrouillard. Ca, c'est le Roumain!)
Ukraine, été 2022. Les carnets de guerre d'une grande reporter française et d'un spécialiste de la sécurité.
Charles D'Anjou et Liseron Boudoul se connaissent depuis dix ans.
En février 2022, les médias pour lesquels ils travaillent les ont tous les deux envoyés en Ukraine. C'était deux semaines avant le début de cette guerre fratricide que personne n'imaginait.
Témoins privilégiés, les deux reporters sont restés plusieurs mois au coeur du conflit. De Donetsk à Marioupol, ils nous entrainent sur les routes éventrées de l'Ukraine, de checkpoints en checkpoints, et d'horreur en horreur. Au plus près du réel, cernés de snipers et de drones, ils offrent ainsi au lecteur un témoignage rare de ce qui se passe à 3000 km de Paris, et des rencontres uniques avec les civils ukrainiens, comme avec les soldats russes.
Après la lecture de ces carnets de guerre, plus personne ne pourra dire qu'il ne savait pas.
De A à Z, l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Dans tous ses aspects, militaire, social, économique, historique, culturel...
Une radioscopie alphabétique en couleurs d'un conflit et de ses acteurs, qui secoue le monde entier.
531 notices.
Sur chaque sujet, un éclairage court et précis : événements, villes, personnages, sujets de société, etc. Les notices nous emmènent des deux côtés du front, en Ukraine bien entendu, mais aussi en Russie et au Bélarus et nous font découvrir des sujets, présentés parfois sous des aspects inattendus ou originaux.
Un parcours au travers d'une guerre dévastatrice qui n'en finit pas. Une galerie de portraits d'Ukrainien·nes engagé·es dans la défense de leur pays.
L'Ukraine en toutes lettres apporte un éclairage sensible sur la réalité humaine de la résistance ukrainienne. Cette résistance qui fait l'objet également de notices qui l'abordent sous différents aspects : résistance militaire et résistance civile.
Les acteurs sociaux sont également présents : mouvements syndicaux, féministes, LGBT+, culturels...
Du côté de l'agresseur, la Russie, ses sanglants méfaits sont mis en accusation. Ses massacreurs y sont montrés du doigt, ainsi que ses hommes de pouvoir. Leur idéologie donne lieu à plusieurs entrées.
En ce qui concerne la solidarité internationale avec l'Ukraine, plusieurs exemples sont mis en avant, notamment les convois syndicaux qui se sont rendus en Ukraine pour apporter une aide matérielle aux syndicats ukrainiens.
L'ouvrage est illustré de couvertures de livres ukrainiens parus entre 1910 et 1930. L'histoire de l'édition ukrainienne est douloureuse car elle se mêle à l'histoire de l'oppression nationale du pays. Cependant, pendant une brève période, l'édition ukrainienne a connu un âge d'or où les titres en ukrainien se sont multipliés. Au cours de cette période, « l'art du livre a commencé à se développer comme un ensemble artistique unique », explique Marcela Mozhina, spécialiste de la typographie ukrainienne.
Outre les couvertures, les artistes créaient le lettrage : « Ce sont les lettres - qui étaient, le plus souvent, créées par le même artiste qui s'occupait du dessin de couverture - qui permettaient d'atteindre une unité souhaitée de la couverture. Un nouveau champ d'expérimentations créatives s'est alors ouvert aux graphistes ukrainiens » ajoute Marcela Mozhina.
La couverture de l'ouvrage est une oeuvre de Katya Gritseva, artiste ukrainienne à laquelle le magazine « Elle » a consacré une page.
Comment être Russe aujourd'hui ? Et comment comprendre une Russie sur laquelle semblent déferler de bien mauvais vents nationalistes ? La meilleure des réponses est d'arpenter son immense territoire, de recueillir les témoignages et de reconstituer, au coin d'un feu réconfortant dans les neiges et le froid de l'hiver, l'histoire extraordinairement tragique de ce grand pays.
Il faut redécouvrir la Russie, marquée de facon indélébile par son immensité géographique. Il faut se glisser dans la tête de ses habitants, sortis à la fois si traumatisés et si fiers de tant de convulsions historiques. La superbe langue de Pouchkine déroule, insatiable, des récits à vous couper le souffle que seuls les toasts portés avec vos petits verres remplis de vodka, vous permettront de digérer.
Laissez-vous emporter par cette terre d'aventure animée d'une inextinguible soif spirituelle et si riche en drames, en émotions, en grand espaces.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il raconte le glacis impérial russe, des portes de l'Europe aux marches de l'Asie. Un voyage amoureux mais lucide dans une Russie toujours à la recherche de son grand dessein.
L'Ukraine est au centre de la nouvelle guerre froide qui s'est installée entre les pays occidentaux et la Russie. En 2013, les Ukrainiens ont conduit une révolution pour se rapprocher de l'Europe. Ils l'ont vite payé par l'annexion de la Crimée, puis par un conflit armé alimenté par la Russie, à l'est de leur territoire. Depuis, malgré la guerre qui se prolonge, l'Ukraine tente de se construire un nouveau destin. Quelles sont ses chances d'y arriver ? D'où est venue cette aspiration à s'émanciper ? Comment ce pays s'est-il transformé depuis la révolution du Maïdan ?
Entre enquête et reportage, ce récit revient sur les événements clés de la crise ukrainienne, dont l'auteur a été le témoin. Il dessine le visage d'une nation en train de se réinventer et permet de comprendre ce qui se joue, aujourd'hui, dans ce pays nouveau sur la carte de l'Europe mais dont l'histoire vient de loin.
Déboulonnement de statues de Lénine en Ukraine; réhabilitation du passé impérial et stalinien en Russie; nouvelle « politique historique » officielle en Pologne: depuis la chute du communisme en 1989-1991, les questions mémorielles sont au centre de l'actualité polonaise, ukrainienne et russe. Elles alimentent les batailles géopolitiques en cours autour de l'ancrage européen de la Pologne ou de l'Ukraine, de l'annexion de la Crimée ou de la guerre dans le Donbass.Or, la Russie, l'Ukraine et la Pologne sont liées par une histoire commune où les conflits font disparaître les cohabitations et la diversité humaine de ces territoires. En éclairant des espaces, des événements et des figures qui ont été l'objet de récits historiques divergents, voire conflictuels, cet ouvrage montre comment, de l'histoire à la mémoire, des « romans nationaux » antagonistes sont écrits.
Il était une fois un pays. Une de ces jeunes nations nées de l'éclatement sanglant de l'ex-Yougoslavie. Un pays dont les racines puisent dans les tréfonds de l'empire austrohongrois et auquel ses dirigeants successifs n'ont cessé de promettre un avenir radieux tout en fermant les yeux sur ses dérives adolescentes : clanisme généralisé, favoritisme, népotisme des élites.
La Croatie a tant à offrir. Destination de villégiature à nouveau prisée des touristes européens, elle reste l'un des poumons de cette Mittel-Europa qui inspira tant d'écrivains et de peintres. Mais voilà : renaître après la guerre d'indépendance puis rejoindre l'Union européenne ne s'est pas fait sans compromis. C'est ce morceau d'histoire que ce récit plein d'humanité s'efforce de raconter.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Écrit par un grand reporter habitué à sillonner le continent européen, vétéran du tragique conflit des Balkans, il lève le voile sur ce que la propagande nationaliste occulte et sur ce que la volonté de convergence européenne néglige. Une sorte de voyage-confession, pour mieux cerner ce qu'être Croate veut dire aujourd'hui. Et donc mieux le comprendre.
Le 12 octobre 1940 commence la légendaire histoire du ghetto de Varsovie.
Alors que l'on célèbre le Yom Kippour, les autorités nazies donnent l'ordre de transférer dans le ghetto les Juifs vivant ailleurs, en lieu et place des chrétiens. 381 000 habitants arborant l'étoile juive (soit 40% des habitants de Varsovie) vont vivre dans un périmètre désormais clôturé. Lorsque le 19 avril 1943, à six heures du matin, les troupes allemandes pénètrent dans le ghetto, toutes les conditions sont réunies pour l'ultime transfert, celui vers les camps de concentration. Pourtant une pluie de balles, de grenades et de cocktails Molotov s'abat sur les soldats. Les combats vont durer près d'un mois. Mais le 16 mai, les Allemands prennent le dessus et le général SS Jürgen Stroop adresse ce télégramme à Himmler : « Le quartier juif de Varsovie n'existe plus. » C'est la fin de la plus grande communauté juive d'Europe. La seule qui ait opposé une résistance armée à l'extermination.
Peu d'ouvrages sont parus sur l'histoire proprement dite du ghetto de Varsovie. Grâce à l'ouverture des archives et à la lecture de nombreux témoignages, Bruno Halioua propose ce livre de synthèse, indispensable à tous ceux qui souhaitent comprendre cet événement majeur de la Seconde Guerre mondiale.
Cet ouvrage présente lÂ'histoire des nombreux peuples qui se sont installés au fil des siècles sur les rives orientales de la mer Baltique des origines jusquÂ'à nos jours, peuples que lÂ'on apprend à redécouvrir depuis lÂ'indépendance des pays Baltes. Ainsi, si le multiculturalisme est un phénomène récent en Europe occidentale, il est en revanche très ancien dans certains territoires de lÂ'Europe centrale et orientale. CÂ'est le la cas avec les pays Baltes où le il constitue un héritage historique. Néanmoins, le nouveau contexte géopolitique voit de nouvelles menaces peser sur lÂ'avenir des ces « petits États » de la Baltique. Le livre, complété par plusieurs annexes est enrichi de nombreuses cartes et illustrations, visant à donner une approche concrète du destin de ces peuples attachants et trop méconnus.
Accoutumés à s'identifier aux drames de leur histoire, les Polonais ont encore de la peine à saisir que leur pays est devenu un grand d'Europe. Quel chemin parcouru pourtant ! À Varsovie, à Cracovie, en Silésie ou dans les coulisses du monastère de la Vierge noire à Czestochowa, la Pologne moderne se conjugue au quotidien avec la nostalgie populaire d'une noblesse rurale, les frustrations nationalistes et religieuses, et un goût effréné de la littérature et des arts.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit riche en anecdotes, en couleurs et en rencontres, puis à l'écoute de grands intellectuels, les clichés des charges héroïques des Uhlans, le tourbillon des valses de Chopin et l'image d'un peuple irrémédiablement associé à Jean-Paul II, le pape vainqueur du communisme. Un voyage architectural, gastronomique, linguistique et culturel pour mieux connaître les passions polonaises. Et donc mieux les comprendre.
Un grand récit suivi d'entretiens avec Jan Sowa (historien), Janusz Czapinski (sociologue) et Ludwik Dorn (ancien ministre).
Comment est-on passé, en quelques décennies, d'une Pologne exemplaire, européenne, aux intellectuels brillants (Geremek, Michnik, etc.), à une Pologne nationaliste, euro-sceptique , anti migrants qui remet en cause l'État de droit ?
Le dossier rendra compte des débats d'idées en Pologne aujourd'hui, notamment ceux qu'animent des intellectuels ou des acteurs sociaux de la nouvelle génération. Il s'agit de mettre en valeur tant ce qui relève de la spécificité d'une histoire longue (place de l'Église, mémoire de la guerre et de la Shoah) que du bilan contrasté des trente dernières années (transition démocratique, politiques européennes, mouvements de femmes). Après tout, ce que nous constatons dans ce « jeune » État membre européen a préfiguré, à bien des égards, les évolutions politiques en Autriche, en Italie, au Royaume Uni ou en Suède, qui ne sont pas d'anciens pays communistes « de l'Est ».