J comme Je est une « autobiographie partielle » (de la naissance à la fin de l'adolescence) qui s'écrit, telle une multitude de lettres anonymes, à l'aide de lettres ou mots découpés dans les journaux auxquels viennent se mêler des dessins de l'artiste.
On y découvre donc, en vrac et au fil des pages : Comment Julie, presque Sophie s'appelle Julie à cause de Julie Christie, « cette blonde aux yeux bleus brevetée » ; son amitié avec Martine, sa cousine, « un peu menue, mais compagne de haute qualité, 100% meilleure amie » ; que Julie est un garçon manqué, « une fille sans vocation savonnette qui joue à la poupée avec virilité » ; son déclin scolaire et son étonnement « quand elle a regardé passer devant elle le paquebot de l'éducation en règle » ; le divorce de ses parents qu'elle vit comme un « passage au hachoir familial de son foyer formule-confort deux voitures » ; sa rencontre avec Brigitte avec qui elle «préfère écouter le silence, la bouche fermée, les oreilles immobiles».
Un livre intime et pudique, mais qui résonne de la voix unique, à l'accent chantant made in Nouvelle-France, de la canadienne Julie Doucet.
Julie Doucet est une autrice de bande dessinée québécoise. Elle a réalisé des œuvres classées dans la bande dessinée alternative, mais aussi féministe, dont son fanzine Dirty Plotte.