À propos

Le présent volume réunit des textes autobiographiques en prose où Mandelstam nous donne à voir la Russie de 1905 à 1926, plus que son monde intérieur, sur lequel il demeure fort discret. Une Russie très spécifique d'ailleurs, celle du «chaos de la judéité». L'auteur, en effet, est né dans un milieu demi-juif encore très proche du ghetto, où voisinent deux raffinements, celui de vétilleuses traditions talmudiques et celui des bonnes manières de la bourgeoisie huppée. Les tableaux-portraits qu'il nous brosse ne sont pas choisis au hasard : il ne s'agit pas seulement de décrire des personnages avec verve, couleur, humour, précision et poésie. Soudain ils sont emportés par le vaste tourbillon de l'épopée qui nous entraîne dans un espace universel et pathétique où chaque homme est lié à l'Histoire, où un étudiant de 1905 devient un «répétiteur de la révolution», où un capitaine de port, en 1921, se remplit les poches en laissant «s'émietter la patrie». Une fois le livre refermé nous nous sentons marqués d'une trace durable : l'exaltation d'un grand poète et la perception plus précise d'un monde condamné par son originalité même ne s'oublient pas.


Rayons : Littérature > Romans & Nouvelles


  • Auteur(s)

    Ossip Mandelstam

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    16/03/1972

  • Collection

    Du Monde Entier

  • EAN

    9782070282449

  • Disponibilité

    Manque sans date

  • Nombre de pages

    184 Pages

  • Longueur

    20.5 cm

  • Largeur

    14 cm

  • Épaisseur

    1.6 cm

  • Poids

    250 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Ossip Mandelstam

Le poète russe Ossip Mandelstam (1891-1938), fils d'un commerçant juif, est un insoumis. Son premier recueil de poésies, La Pierre, rencontre un vif succès dès sa parution en 1913. Il cofonde l'école « acméiste » qui, entre autres, considère que le mot est constitutif de la forme. Il s'oppose en cela aux symbolistes français et russes. Quand la révolution éclate, il entre au ministère de la Culture et collabore avec Lounatcharsky. Or, quand la terreur stalinienne se répand, il devient un perpétuel exilé. En 1934, il publie un poème satirique sur Staline. L'intervention de Boukharine et de Pasternak le sauve alors de la déportation. Mais, en 1937, il est de nouveau arrêté et meurt l'année suivante dans un camp près de Vladivostok. Pasternak lui a envié sa liberté quand d'autres sont restés marqués par son âme d'enfant et ses célèbres fous rires.

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